Mamans et entrepreneures à succès sur Internet

Mamans et entrepreneures à succès sur Internet

ENTREPRENEURIAT. Josiane Paré, Émilie Langlois et Marie-Pier Nicol sont trois jeunes mamans de Drummondville qui ont toutes quelque chose en commun : une boutique en ligne d’articles faits à la main et avec amour qui fonctionne bien au-delà de leurs attentes.

La plateforme Etsy est un site de vente et d’achat, exactement comme les Amazon et Ebay de ce monde, ayant comme particularité de se spécialiser dans les produits faits à la main. Fait cocasse : les trois jeunes femmes ont décidé de tenter leur chance alors qu’elles étaient en congé de maternité. Comme quoi avoir des enfants stimule la créativité!

 

Josiane Paré estime que, bien qu’elle ait toujours eu un intérêt pour la création et la couture, le lancement de sa boutique Etsy n’a jamais été prévu. «J’étais rendue à l’étape de magasiner des cache-couches et des pyjamas lors de ma première grossesse. Tout était rose, avec un style très doux qui ne me convenait pas tant que ça. J’ai donc lancé mon entreprise Bozymama avec une paire de pantoufles. Je faisais ça dans mon salon avec un bébé en écharpe», se remémore-t-elle avec un petit rire. Elle a aujourd’hui trois enfants et 4800 abonnés sur sa page Facebook.

Même son de cloche chez Émilie Langlois, qui fabrique des couches lavables pour gagner sa vie et est propriétaire des Confections Lili. «Je ne me suis jamais vue comme une entrepreneure. L’été passé, si on m’avait demandé si j’avais l’intention de ne faire que ça, j’aurais répondu jamais. De fil en aiguille, ça s’est quand même concrétisé», s’est-elle exprimée. Depuis un an à peine, elle a effectué 200 ventes. 

Lancer une entreprise exclusivement sur le web ne se fait pas sans efforts. Marie-Pier Nicol raconte avoir travaillé plusieurs heures par semaine sur sa boutique, Cyan, en même temps que d’avoir un emploi à temps plein pendant trois ans. «C’était plutôt difficile», admet-elle.

Toutefois, la sueur et les innombrables heures de travail paient : on retrouve aujourd’hui des produits Bozymama ou Cyan jusqu’en Australie, et les Confections Lili percent peu à peu le marché.

«Un homme du Texas avait acheté une balançoire dans ma boutique et m’a envoyé une vidéo… C’est vraiment spécial», raconte Marie-Pier Nicol d’un ton à la fois comblé et un peu étonné. 

Les avantages d’une telle stratégie? «Ce sont des outils qui ne coûtent rien. C’est super accessible, et ça donne une visibilité incroyable. De plus en plus, les gens magasinent en ligne, la tendance est très marquée», observe Émilie Langlois.

L’achat local, une priorité

D’après le Baromètre de la consommation responsable élaboré par l’Observatoire de la consommation responsable de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en 2016, la popularité de la consommation locale a grimpé à 71,3 %, une augmentation de 2,2 % par rapport à 2010. De plus, 63 % des répondants ont dit avoir privilégié l’achat auprès de commerçants locaux : une tendance qui ne dérougit pas, d’après les trois entrepreneures.

«Il y a une augmentation incroyable des ventes depuis quelques années. Il y a un engouement du fait-main au Québec, c’est fou», s’étonne encore Josiane Paré. Elle estime que, si la tendance se maintient, cela ne va qu’augmenter au fil du temps à mesure que les gens se conscientiseront.

Les trois Drummondvilloises s’entendent d’ailleurs sur un point : le service à la clientèle offert chez un commerçant local n’a rien à voir avec celui d’une grosse compagnie, même sur Internet. «Les gens savent que quand ils vont t’écrire, tu vas leur répondre, et que le propriétaire a à cœur l’expérience client. L’aspect service à la clientèle est personnalisé. C’est fabuleux, mais ça n’arrivera jamais quand tu vas acheter tes vêtements dans une grande chaîne.»

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