Le développement du secteur tertiaire deviendra la grande priorité du prochain mandat des élus municipaux si on veut enfin donner à Drummondville sa véritable vocation de capitale régionale au Centre-du-Québec.
Pierre Levasseur et Roberto Léveillée, qui ont annoncé aujourd’hui qu’ils ne brigueront pas les suffrages aux élections municipales du 5 novembre prochain, n’ont pas l’intention de quitter sans laisser matière à réfléchir aux nouveaux élus. Ils auront certainement d’autres occasions pour définir leur testament politique, mais, à une première question lancée à brûle-pourpoint, ils s s’entendent pour dire que l’un des grands enjeux sera de travailler pour que Drummondville parvienne à fournir les services régionaux, notamment du gouvernement du Québec, dans la région du Centre-du-Québec.
Précisons ici que le secteur tertiaire est celui qui produit des services. On dit que, dans les pays développés, c’est de loin le secteur le plus important en nombre d’actifs occupés. En 2012, indique Wikipédia, le secteur tertiaire représentait près de 60 % de l’économie mondiale.
«La région drummondvilloise a réussi à diversifier son économie, à la suite de la fermeture de la Celanese, parce qu’on a mis sur pied la Société de développement économique (SDED). On a embauché un homme solide, on lui a donné les moyens et ç’a marché. On a donc un modèle, si on peut dire. Le manufacturier est devenu très fort à Drummondville, mais on ne doit pas en rester là. On doit aller aussi dans d’autres directions pour éviter l’erreur de se concentrer uniquement sur le manufacturier», soumet Pierre Levasseur.
Le vétéran politicien met en contexte le fait que le Centre-du-Québec est une région qui a été créée en 1997, donc 20 ans cette année, du «bout des lèvres», selon son expression.
«On a fondé une nouvelle région mais sans accorder à sa ville principale les services comme se doit d’avoir toute bonne capitale d’une région. On peut dire que ç’a commencé tout croche. Et c’est encore tout croche. On ne nous donne pas des services, au contraire on nous en enlève, comme c’est le cas en santé alors que tout est de plus en plus regroupé à Trois-Rivières. On nous siphonne lentement des services, de sorte qu’il n’y a plus aucun leadership qui s’exerce ici. Pourtant, nous sommes bien placés sur le plan géographique pour donner ses services. Mais la région n’est pas reconnue».
Roberto Léveillée enchaîne, pour sa part, en déplorant la même situation mais du côté de la Sûreté du Québec. «Nous dépendons de l’Estrie. Drummond et Victo sont servis par la SQ dont le siège régional est à Sherbrooke, une ville qui a sa propre police municipale. Autrement dit, les clientèles sont au Centre-du-Québec mais les bureaux régionaux sont à l’extérieur».
Selon Pierre Levasseur, il y a fort à faire pour changer ça. «Je sais que le maire Cusson travaille fort là-dessus. Moi j’estime que le temps est bien choisi pour s’allier avec Victoriaville et faire des pressions ensemble pour obtenir des services qui sont à l’extérieur du Centre-du-Québec».
