Optilab entraînera la perte de 23 emplois à l’Hôpital Sainte-Croix

Optilab entraînera la perte de 23 emplois à l’Hôpital Sainte-Croix
En rencontre provinciale d'information de ses membres à Drummondville

SANTÉ. Des 70 postes de technologistes médicaux appelés à être supprimés en Mauricie et au Centre-du-Québec, 23 le seront à l’Hôpital Sainte-Croix.

En rencontre provinciale d’information de ses membres à Drummondville, lundi, la CSN faisait état de ses démarches pour tenter de freiner le projet Optilab du ministre Gaétan Barrette. Son projet vise à centraliser la majorité des analyses de prélèvements dans un laboratoire serveur situé à Trois-Rivières.

Mélissa Gaouette, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), indique qu’un peu avant les fêtes, les technologistes médicaux ont appris que 70 postes seraient supprimés dans les laboratoires associés, 19 à Shawinigan, 28 dans la région de Victoriaville et 23 à Drummondville.

Mme Gaouette dit que seuls les chiffres sont connus. On ne sait pas comment s’effectueront les coupes, qui perdra son emploi, ni exactement quand. «Ce qu’on sait, c’est qu’il y aura ajout de 30 postes à Trois-Rivières. On a ainsi un manque à gagner de 40.»

La porte-parole syndicale précise qu’il y aura aussi des pertes du côté du personnel administratif des laboratoires associés. Elle parle d’une «hémorragie d’expertise», des technologistes médicaux voulant changer de profession et du personnel administratif optant pour un autre département, plutôt que d’attendre les coupes. «Et il ne restera plus beaucoup de personnel aux laboratoires associés pour les analyses d’urgence.»

Par ailleurs, Mme Gaouette dit ne pas être certaine que le travail au laboratoire serveur de Trois-Rivières soit aussi attrayant pour les technologistes médicaux dont les postes auront été abolis dans les laboratoires associés.

«Le projet Optilab n’a pas été bâti pour répondre aux besoins de la population, poursuit-elle. Il l’a été pour financer des appareils coûteux qui brisent et qui nécessitent le transport des prélèvements.»

La représentante syndicale mise encore sur la mobilisation pour faire reculer le projet Optilab. «Le projet accuse de plus en plus de retard. Les appels d’offres pour le système informatique n’ont toujours pas été lancés. On veut démontrer toutes les failles du système.»

À ce sujet, elle fait état de problèmes survenus en 2014 en Mauricie et au Centre-du-Québec alors qu’une panne du système informatique avait paralysé les analyses pendant une semaine. «Il avait fallu un mois pour rattraper le retard.»

Soulignons par ailleurs que la CSN a émis plusieurs recommandations au ministère de la Santé et des Services sociaux. Parmi celles-ci, le syndicat recommande qu’aux fins du transport d’échantillons médicaux, l’utilisation d’une main-d’œuvre qualifiée et régie par les conventions collectives du secteur public soit assurée. Un plan de déploiement de systèmes informatiques garantissant la traçabilité des échantillons est aussi demandé. De plus, la CSN recommande une étude d’impact du projet Optilab pour ce qui est de l’attraction et de la rétention du personnel en laboratoire, notamment des technologistes médicaux, afin de s’assurer de ne pas créer une pénurie dans les établissements. De plus, que l’impact sur la perte d’expertise et de valorisation professionnelle dans les laboratoires associés soit évalué.

Un moratoire toujours exigé

À la lumière des travaux tenus par la CSN, le projet de fusion des laboratoires médicaux comporte de «grands risques» pour la population. C’est pourquoi le syndicat demande toujours un moratoire sur le projet Optilab.

«Nous parvenons de plus en plus à faire comprendre au Ministère les risques du projet Optilab. Ce qui est certain, c’est que l’échéancier sur la table est absolument irréaliste. C’est pourquoi nous demandons un moratoire au ministre Barrette», souligne Mme Gaouette.

Le député de Drummond-Bois-Francs Sébastien Schneeberger, porte-parole responsable du Centre-du-Québec pour le deuxième groupe d’opposition partage les préoccupations des travailleurs de la santé dans le dossier Optilab.

«L’automne dernier, j’ai interpellé le gouvernement à plusieurs reprises à l’Assemblée nationale sur les risques potentiels du déploiement d’Optilab pour la population. Toutefois, le ministre de la Santé a préféré faire la sourde oreille face aux représentations du milieu, des professionnels et des travailleurs sur le terrain, des intervenants socio-économiques et politiques locaux et régionaux, de même que des gens du Centre-du-Québec. Depuis leur retour au pouvoir, les libéraux ne cessent de couper des emplois en santé au Centre-du-Québec au profit de la Mauricie, et ce sont les services directs aux patients qui en sont affectés.»

Avec la collaboration de Cynthia Giguère-Martel

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