Quand une salle du conseil se transforme en classe

Quand une salle du conseil se transforme en classe
Cette classe s'apparente parfaitement aux autres situées à l'école Des 2 Rivières.

ÉDUCATION. Depuis septembre, les élèves de Marie-Pier Côté de l’école Des 2 Rivières de Saint-Lucien évoluent dans un lieu inusité : la salle du conseil municipal, gracieusement prêtée par les élus pour remédier à la problématique du manque d’espace.

La clientèle de cette école primaire est en constante progression  depuis les cinq dernières années et 2016 n’y a pas fait exception avec un surplus de trois élèves de sixième année. La Commission scolaire des Chênes (CSDC) avait alors proposé de les relocaliser dans les écoles Saint-Charles ou du Sentier, suggestion qui ne plaisait pas aux familles concernées.

«Dans un tout petit milieu comme le nôtre, déraciner un jeune est tout un événement. Il y a un sentiment d’appartenance très fort. J’ai donc tout de suite réagi en avisant le conseil d’établissement de la situation. Une lettre a rapidement été acheminée aux élus municipaux qui ont tout de suite bougé en nous proposant la salle», explique Guylaine Gardner, directrice de l’école.

«Pour le conseil, la vie scolaire est très importante, car elle est le signe de la vitalité d’une municipalité. C’est donc pour cette raison que nous n’avons pas hésité à prêter ce local», affirme le maire François Bernard, indiquant que c’est la première fois que pareille situation se vit à cette école, du moins, depuis sa réouverture en 1994.

 

La salle du conseil est située à l’intérieur du centre communautaire. Pour les besoins d’apprentissage des jeunes, au nombre de 14, elle a été complètement transformée.

«Tout l’ameublement nécessaire est là et on y a installé un tableau interactif», fait savoir Mme Gardner.

Il s’agit d’une classe multiniveaux, soit de 5e et 6e année. Les élèves, au dire de la directrice, se disent très heureux de se retrouver à cet endroit où les cours d’éducation physique et de musique s’y donnaient déjà.

«La salle des dîneurs se retrouve là aussi. On a donc donné de petites responsabilités à ces élèves en leur demandant de placer et enlever les chaises et les tables chaque jour. Ils aident aussi les plus petits à s’habiller. C’est beau de voir ça», expose Mme Gardner, ravie.

En plus de permettre d’accueillir plus d’élèves, ce geste apprécié du conseil municipal a permis de défaire des classes multiniveaux pour en proposer des régulières.

En réflexion

Devant cette situation, les élus et la CSDC ont amorcé il y a quelques mois une réflexion concernant cette situation.

«Qu’en sera-t-il pour l’an prochain (2017-2018)? À ce stade-ci, il est prématuré de se prononcer. La période d’inscriptions en vue de la prochaine année scolaire nous permettra d’y voir plus clair et de déterminer l’approche à privilégier», souligne Bernard Gauthier, secrétaire général et directeur adjoint au service des communications à la CSDC. Même son de cloche du côté de la Municipalité.

«C’est sûr qu’il va falloir regarder une solution à long terme, mais pour le moment, nous sommes toujours en étude de dossier», indique le premier magistrat.

Selon les prévisions, le nombre total d’élèves devrait demeurer sensiblement le même en 2017-2018 (autour de 95) «à moins que plusieurs nouvelles familles choisissent de s’installer à Saint-Lucien», lance M. Bouchard.

Bref, il va sans dire que les acteurs concernés font face à un «heureux problème» dans un contexte où des centaines d’écoles publiques ont dû fermer leurs portes au cours de la dernière décennie.

«Ce n’est pas toujours simple de faire face à ce "beau problème", mais nous faisons les efforts nécessaires pour y parvenir», laisse entendre M. Gauthier.

En guise d’information, soulignons en terminant qu’au début des années 1990, cette école avait été désignée comme étant une «école du ministre». Cela avait alors fait en sorte que la Municipalité devenait propriétaire des lieux et assumait l’ensemble des services éducatifs, l’administration et l’entretien du bâtiment.

«Au fil du temps, une entente est intervenue entre la municipalité et la commission scolaire. En vertu de cette entente, la commission scolaire dispense les services éducatifs. Il en est ainsi depuis ce temps», précise M. Gauthier.

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