Santé mentale : les places ne seront pas éliminées, mais «transformées»

Santé mentale : les places ne seront pas éliminées, mais «transformées»
André Sauvé est le directeur adjoint des services spécialisés en santé mentale au CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec.

SANTÉ MENTALE. Face à l’incertitude générale vécue au sein du Regroupement des ressources résidentielles adultes du Québec (RESSAQ) quant au projet de fermer 200 des 463 places en Mauricie-Centre-du-Québec, André Sauvé, directeur adjoint des services spécialisés en santé mentale au CIUSSS MCQ, tente de se montrer rassurant en parlant plutôt de «transformation» et «modernisation».

«On n’éliminera pas 200 places, on va les transformer. Il est vrai que d’ici 2020, on fermera les places de type familial mais pour créer, par exemple, des appartements supervisés semi-autonomes et des places spécialisées comme la ressource de traitement et de réadaptation intensive pour les personnes présentant un trouble grave de santé mentale inaugurée le 9 janvier à Drummondville.»

Dans un article publié le 7 janvier sur www.journalexpress, Réjean Simoneau, président de la RESSAQ, affirmait que sa crainte est «qu’en fermant des places, forcément, des ressources disparaîtront et des clients devront être déménagés. Certains habitent sous le même toit depuis vingt ans. Le Plan ne respecte pas les clients; ce ne sont pas des numéros! (…) Il n’y a aucune justification d’ouvrir de nouvelles places alors qu’on dispose déjà de ressources.»

De son côté, M. Sauvé souligne que le profil de la clientèle atteinte de santé mentale évolue. «C’est donc pour cette raison que nous devons adapter notre offre de service.»

À ses dires, les maladies mentales sont de plus en plus complexes. Plus nombreux sont les gens ayant des troubles de santé mentale graves associés à la toxicomanie. Les jeunes ont d’ailleurs des épisodes psychotiques beaucoup plus tôt dans leur vie qu’auparavant, soit vers l’âge de 15 ou 16 ans.

«Actuellement, nous ne comptons aucun endroit sur le territoire pour accueillir des jeunes de 18 ans et plus. En modernisant les places, nous ferons en sorte que ces derniers se retrouvent avec leurs pairs au lieu de se retrouver dans une ressource où la moyenne d’âge est de 65 ans. Avec ce plan, on fera ainsi évoluer notre réseau de santé mentale, c’est comme ça qu’il faut le voir», soutient-il.

Il faut aussi savoir que ce genre d’exercice n’engendre aucun coût supplémentaire, selon M. Sauvé. Il s’agit d’une optimisation clinique.

«Si nous prenons l’exemple de la nouvelle ressource ouverte à Drummondville et celle qui ouvrira à Shawinigan, le processus a été de fermer 16 lits au Centre de Shawinigan pour ensuite en ouvrir huit à Drummondville et huit autres dans la nouvelle ressource intermédiaire de Shawinigan. L’argent a donc été réinvesti.»

Bref, au final, en 2020, le nombre de places de la Mauricie et du Centre-du-Québec sera «vraiment en lien avec les besoins de la population», conclut M. Sauvé.  

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