Regard sur l’intégration des réfugiés

Regard sur l’intégration des réfugiés
Abdelilah Annemer.

Camélia Laliberté
JUMELAGE. Avec l’arrivée de nombreux réfugiés syriens à l’hiver dernier, le Regroupement interculturel de Drummond (RID) a décidé de mettre sur pied un programme de jumelage qui a pris son envol au mois d’avril. À ce jour, ce sont 64 familles confondues qui ont participé au programme permettant aux gens d’ici de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants.

«Non seulement le jumelage s’est concrétisé, mais on peut dire qu’il est réussi. Il peut y avoir une méchante différence entre les deux», a lancé d’emblée l’agent de médiation au RID Abdelilah Annemer. Celui-ci a été embauché spécialement pour la création de ce programme il y a maintenant cinq mois. Son travail? Trouver des affinités entre les familles québécoises intéressées à devenir bénévole d’accueil et les familles nouvellement arrivées pour ainsi procéder au jumelage. «Je choisis des familles similaires, par exemple, au niveau de l’âge de chacun des membres et aussi selon le nombre d’enfants qu’elles ont», explique M. Annemer.

Selon lui, le programme de jumelage est un vrai succès à Drummondville: «Les Drummondvillois sont vraiment des gens de cœur. Ils ne s’arrêtent pas sur le problème de langue. Dans plusieurs autres villes, c’est à peine quatre ou cinq familles qui ont accepté d’aider ces gens qui ont été, en quelque sorte, parachutés ici.» Pour illustrer ses dires, le spécialiste en intervention multiethnique explique que plusieurs familles d’accueil ont trouvé de nouvelles façons de communiquer avec les nouveaux arrivants, que ce soit à l’aide de leur Ipad, avec des images et la fonction «google traduction» ou même grâce aux pictogrammes.

Il faut rappeler que le programme de jumelage s’adresse uniquement aux réfugiés, non seulement syriens, mais qui proviennent également du continent africain ainsi que du Moyen-Orient et d’Amérique Latine.

Rôle d’une famille d’accueil

Principalement, on demande aux familles d’accueil d’aider les familles nouvellement arrivées en leur apprenant le français. Aussi, elles doivent leur faire découvrir la culture québécoise et les aider à se sentir bien, dans leur nouveau chez-soi. Mais c’est bien plus que ça. «Certains arrivent ici et ne savent pas comment placer les meubles dans leur maison. Je suis déjà entré chez une famille et tous les meubles étaient empilés dans un coin. Alors, il faut leur apprendre», a expliqué l’agent de médiation.

Certes, les besoins diffèrent d’une famille à l’autre. Si pour certains les devoirs reçus dans les cours de francisation s’avèrent être un fardeau, d’autres se débrouillent très bien, comme les familles africaines qui comprennent majoritairement le français. «On peut aussi leur apprendre à faire le marché et leur montrer où se trouve, par exemple, l’hôpital. Avant ça, il faut leur expliquer comment fonctionne le système de santé», ajoute M. Annemer.

Faire tomber les préjugés

Pour le Regroupement interculturel de Drummond, l’objectif ultime de ce programme est de faire tomber les préjugés chez les Québécois de souche. «Sans l’aide de la société d’accueil, on ne peut rien faire. On veut garder ces gens ici à long terme. Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup plus de jeunes que d’adultes qui débarquent ici. On doit leur montrer les avantages d’une plus petite ville que Montréal ou Québec», a ajouté en terminant Abdelilah Annemer.

Partager cet article