Débat au PQ : une course à deux ou pas?

Débat au PQ : une course à deux ou pas?
Alexandre Cloutier

POLITIQUE.. Pendant qu’on se donnait du Jean-François et du Alex à tour de bras dans les échanges, c’est Martine Ouellet qui fulminait et elle ne l’a pas caché au terme du débat, dénonçant que ses deux adversaires Lisée et Cloutier cherchent à faire croire que la course se fait à deux pour la chefferie du Parti québécois.

C’était palpable hier midi lors du débat tenu au Café Clovis du Cégep de Drummondville où, devant près de 150 personnes, les quatre candidats à la succession de Pierre Karl Péladeau, que sont Alexandre Cloutier, Paul St-Pierre Plamondon, Martine Ouellet et Jean-François Lisée ont tenté de faire un maître de la vision péquiste, sans y arriver toutefois.

Bien que les échanges ont paru cordiaux durant le débat de 90 minutes, le ton était on ne plus direct lorsque chacun des candidats a participé ensuite à une rencontre individuelle avec les journalistes. «Je suis surprise de voir que Jean-François et Alexandre essaient de faire une course à deux. Je trouve ça désolant. Ils présument des résultats. Nous n’avons aucun indicateur des intentions de vote des membres du PQ. On va se le dire, un sondage de 234 membres, ce n’est pas un indicateur. C’est une vieille façon de faire de la politique. Ça n’a pas sa place», a affirmé Martine Ouellet.

Les points de désaccord ont semblé assez profonds sur deux sujets en particulier, soit les signes religieux et le moment approprié de tenir un éventuel référendum sur l’indépendance.

Sur l’interdiction de porter des signes ostentatoires pour ceux et celles qui sont au service de l’état, Cloutier et Lisée n’ont pas la même vision; le premier proposant de s’en remettre aux recommandations de la Commission Bouchard-Taylor alors que le second veut s’avancer davantage sur la voie de la laïcité. «Moi je pense que Bouchard-Taylor a ce qu’il y a de plus consensuel actuellement au Québec. On ne veut pas de nouvelles ruptures et on ne veut de charte 3.0, cela créerait de la division», a souligné Alexandre Cloutier. «Alexandre veut Bouchard-Taylor pour interdire des signes ostentatoires pour les juges, les gardiens de prison et les policiers, et c’est tout après. Il ne veut pas que l’Assemblée nationale indique que nous avons une préférence pour que les employés de l’état n’affichent pas leurs signes religieux. Il ne veut pas qu’on les incite à le faire. C’est une position timide», s’est dit d’avis l’ex-ministre.

Quant au fameux référendum, Martine Ouellet souhaite que l’indépendance se réalise le plus rapidement possible et elle promet d’en tenir un au cours de son premier mandat, tandis que Jean-François Lisée est de ceux qui n’en veulent pas dans les quatre premières années, le but étant selon lui de «se concentrer à battre les libéraux».

«Les deux fois où le Parti Québécois a été élu avec un gouvernement majoritaire, c’était en 1976 avec René Lévesque et en 1994 avec Jacques Parizeau alors que les deux hommes avaient promis un référendum dans le premier mandat. Ça c’est mobilisateur», a lancé Mme Ouellet. Et de rétorquer son adversaire: «Ce sera encore plus mobilisateur de chasser les libéraux».

Jean-François Lisée était fier de mentionner que les deux jeunes péquistes qui ont organisé le débat en collaboration avec l’exécutif de la circonscription de Johnson, Jacob Côté et Colin Carignan, ont décidé de l’appuyer dans la course à la chefferie. «Pour sa clarté dans le discours, pour sa capacité à livrer ses messages et surtout parce qu’il a la meilleure tactique pour battre les libéraux tout se servant du premier mandat pour préparer le Québec à devenir un pays en mettant de l’avant la souveraineté alimentaire et la souveraineté énergétique», a expliqué Jacob Côté.

Partager cet article