«On prend ça très au sérieux»

«On prend ça très au sérieux»
Les étudiants du campus de Drummondville vivant une situation précaire pourront demander une aide financière à l'UQTR. (Photo : L'Express - Archives)

Les initiations universitaires sont considérées comme un rite de passage obligé et plus ou moins sage, selon les facultés. Toutefois, il arrive qu’elles dérangent : quelles sont alors les mesures mises en place à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et au campus de Drummondville pour limiter les débordements?

«Notre stratégie vise surtout le partenariat avec les associations étudiantes», affirme d’emblée le responsable des relations avec les médias de l’UQTR, Jean-François Hinse. Il explique que si une organisation souhaite mettre sur pied une activité d’envergure pour les étudiants, un formulaire et l’obtention d’un permis ainsi que l’approbation des services aux étudiants et de la Ville de Drummondville, dans le cas du campus dans le secteur Saint-Charles, sont absolument nécessaires avant d’aller plus loin.

«On prend ça très au sérieux, et si l’activité sort du cadre prévu, nous n’hésiterons pas à donner des sanctions. Ça peut aller de l’annulation de l’événement à celle de toutes les activités prévues pendant la session et à la révocation de subventions accordées aux associations étudiantes», décrit Jean-François Hinse.

L’interdiction de consommer de l’alcool dans les activités d’initiations, comme l’a récemment fait l’École de technologie supérieure de Montréal, n’est toutefois pas dans les plans. «La consommation d’alcool est bannie sur le campus sauf à quelques endroits, comme le hall d’entrée et la terrasse. Lorsque les étudiants souhaitent vendre de l’alcool pendant leurs événements, ils doivent avoir un permis de la Régie des alcools, des courses et des jeux», précise le responsable.

Le harcèlement sexuel ne serait pas épidémique à l’UQTR

Les sorties publiques de plusieurs étudiantes l’an dernier concernant la banalisation du harcèlement sexuel dans les campus universitaires et plus récemment, l’organisation d’initiations à caractère sexuel à l’Université du Québec en Outaouais mettent en lumière la culture du viol qui serait, selon plusieurs, bien présente dans les universités.

En réaction à cette vague d’indignation, l’UQTR a décidé de s’impliquer en mars dernier dans la campagne «Sans oui, c’est non !», qui vise à prévenir les comportements inacceptables au sein du campus. «Nous avons un rôle préventif à tenir, et c’est important de limiter les agressions sexuelles», croit fermement Jean-François Hinse. Des formations sur la notion de consentement et sur la sensibilisation aux agressions sexuelles sont donc organisées régulièrement au campus de Drummondville, et les commentaires sont positifs : toutefois, il est encore trop tôt pour dire si la campagne a eu des résultats concrets, et aucune donnée n’est disponible.

Le responsable précise néanmoins que de telles données sont plus ou moins faciles à compiler, puisque les plaintes sont souvent faites au criminel et pas directement à l’université.

Entre 2009 et 2013, 700 agressions ont été rapportées dans les universités canadiennes, selon une enquête de CBC : aucune ne concerne l’UQTR. En 2015, aucune plainte de cette nature n’a non plus été acheminée aux policiers, d’après le responsable.

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