TRANSFORMATION. Le moment est-il venu pour l’église Saint-Pierre de se réinventer?
La question n’est pas posée aussi directement, mais le Centre communautaire Saint-Pierre, dans son rapport 2015-2016, laisse entendre délicatement que l’un des scénarios envisagés pour une expansion de ses activités considère l’utilisation de l’église Saint-Pierre qui est située juste à côté.
Sylvie Deshaies, directrice générale du Centre communautaire Saint-Pierre (CCSP), reconnait que son organisme a des visés et que des démarches ont été entreprises, mais elle ne peut se prononcer davantage puisque «l’église appartient à la paroisse».
Michel Blanchette, président de la Fabrique, ne tient pas non plus à discuter du dossier sur la place publique.
Pourtant, le rapport annuel du Centre communautaire soumet la possibilité que l’église pourrait permettre des usages partagés et renouvelés.
Le rapport indique: «Il va s’en dire que la proximité de l’église et du potentiel de ce lieu constituent un enjeu et un défi important… Perdre une église dans le quartier constitue pour les fidèles un drame et a également un impact négatif sur le tissu social d’un quartier… Le comité de développement du CCSP dans l’élaboration des différents scénarios d’agrandissement ne pouvait rester ignorant de cette possibilité et indifférent de l’avenir de cette église dans le quartier… Les citoyens doivent s’adapter et user d’imagination pour trouver des nouvelles formules de lieux de rencontres non mercantiles, accessibles, afin de tisser un milieu où les gens puissent s’épanouir. Le comité de développement a donc envisagé un scénario qui permettrait d’utiliser l’église pour des usages partagés et renouvelés et d’en informer les parties concernées. Le renouveau du quartier passera par l’animation d’un lieu qui pourrait devenir l’occasion de mettre en place de nouveaux projets en partenariat et collaboration étroite avec les acteurs locaux».
Le site internet du Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ) fait mention de plusieurs églises qui ont été transformées avec un grand succès au cours des dernières années. À plusieurs endroits, on a enlevé les bancs d’église, pour les remplacer par des chaises, pour permettre un usage commun, tant par le milieu communautaire que par le milieu ecclésiastique. Cela est d’autant plus pertinent que les églises, comme celle de Saint-Pierre, sont utilisées moins d’une dizaine d’heures par semaine.
L’un des exemples les plus éloquents, très bien détaillé sur le site du CPRQ, photos à l’appui, est celui de l’église Saint-Joseph.
La réalisation du projet est ainsi décrite: «Les acteurs locaux du quartier Saint-Joseph à Drummondville démontrent, par leur mobilisation, qu’ils souhaitent améliorer la qualité de vie des résidents du secteur. La Fondation Yves Houle, qui regroupe plusieurs centres funéraires dans la région, intègre dans l’église Saint-Joseph une dimension communautaire en lien avec les besoins du quartier, notamment par l’aménagement d’espaces pour des organismes communautaires, ainsi qu’une dimension commerciale grâce à un columbarium et à des logements pour personnes âgées. L’aménagement réalisé par la Fondation permet l’utilisation d’un salon funéraire avec columbarium tout en maintenant le culte. L’acquisition de l’église est possible grâce à une entente unique en son genre entre l’unité pastorale Bon-Pasteur et la Fondation Yves Houle. La Fondation, très impliquée dans sa localité depuis plusieurs années, assure par cet investissement le maintien d’un bâtiment du patrimoine religieux».
Concernant l’avenir de l’église Saint-Pierre, rien n’est statué pour le moment.
