Des bleuets à profusion dans la région

Des bleuets à profusion dans la région
À lui seul

Camélia Laliberté
AGRICULTURE. La saison des bleuets s’annonce prolifique aux quatre coins de la province et certains producteurs de la région vont même jusqu’à la qualifier d’exceptionnelle. Dans plusieurs bleuetières, pour diverses raisons, l’autocueillette ne suffit pas à désengorger les plans pleins à craquer.

Depuis plus d’une semaine, la Bleuetière Maurice Houle située à Sainte-Cyrille-de-Wendover accueille tous les jours une soixantaine de cueilleurs. Bien que le nombre semble satisfaisant, les quelques 2500 plans de la ferme fruitière regorgent toujours de bleuets mûrs prêts à être cueillis.

Marcel Leclerc, propriétaire de la Bleuetière Leclerc à Wickham, remarque aussi l’abondance de bleuets dans ses champs. «Les branches sont pleines et très lourdes. J’ai même dû en attacher quelques-unes cette année pour ne pas qu’elles se brisent», explique-t-il.

Si les cueilleurs répondent à l’appel chaque année, le nombre grandissant de fermes fruitières réduit toutefois la clientèle de chacune d’entre elles. «Seulement dans le coin, il doit y avoir au moins six ou sept endroit pour pratiquer l’autocueillette», souligne Marcel Leclerc. L’homme précise qu’il doit faire preuve d’initiative pour attirer un maximum de clients.

Des tonnes de fruits perdus

C’est environ 10 000 livres de bleuets qui seront ramassées à la bleuetière de Maurice Houle durant la saison qui prendra fin en septembre. «Tous les fruits qui poussent après la fermeture de l’autocueillette ne sont pas récoltés. On les perd», se désole celui qui cultive le bleuet depuis plus de 20 ans. Contrairement au bleuet sauvage qui pousse à ras le sol, les plants de bleuets à corymbes (bleuets géants) peuvent atteindre une hauteur de deux mètres. Autre qu’à la main, il n’existe aucun moyen de les récolter.

Un autre problème que vivent les producteurs de la région est que leur produit a beaucoup de difficulté à se faire une place dans les supermarchés. Selon Maurice Houle, l’espace réservé aux petits fruits du Québec dans les épiceries n’est pas suffisant. «Le marché américain nous nuit. Presque toutes les épiceries n’achètent que le bleuet américain», dénonce-t-il.

Somme toute, la chaleur accablante de cette semaine en aura découragé plus d’un. Les deux producteurs s’accordent pour dire qu’en après-midi, presque aucun cueilleur n’ose s’aventurer dans les bleuetières.

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