Tout vendre pour partir en voyage

Tout vendre pour partir en voyage

Josyane Cloutier
VOYAGE. Julie Carrier est étudiante à l’Université de Sherbrooke et a passé la plupart des derniers étés à l’étranger : Équateur, Pérou, Thaïlande… Avec la fin de ses études coïncide l’envie de partir plus longtemps. Résultat ? La jeune femme part en Inde avec un billet aller simple, sans avoir de plan précis ni d’itinéraire planifié.

«J’ai envie de me payer le luxe de me dire que j’ai le temps. Souvent, il y a des endroits où on voudrait rester plus longtemps, mais à cause d’un billet de retour on doit se limiter», explique Julie Carrier avec un air comblé. Son séjour en Inde dépendra donc des rencontres qu’elle va y faire et des événements qui vont s’y dérouler.

Une vente de garage lui a d’ailleurs permis de se débarrasser de tout, ou presque, ce qui n’entrait pas dans son sac à dos. Électroménagers, meubles, vêtements, plantes, tout y est passé ; une décision motivée par l’envie de se libérer de ses possessions superflues. «Quand tu voyages tu remets tout le temps les mêmes 3-4 t-shirts, alors quand j’arrive devant mon garde-robe, je me dis que j’ai beaucoup trop de laines, de chandails, etc. Je n’ai pas besoin de tout ça ! Ça me fait plaisir de voir que mes choses peuvent être utiles à quelqu’un d’autre», soutient celle qui achète le plus souvent des articles de seconde main.

Est-ce que cela prend du courage pour partir en voyage seule ? «Les gens me le disent ! Pour moi, ce n’est pas du courage, parce que je vois ça comme un cadeau que je m’offre. Je pars seule, mais je ne suis jamais vraiment toute seule : j’ai passé deux mois et demi en Équateur cet été, et avant que je passe une soirée sans personne que je connaissais, ça m’a pris deux mois», raconte Julie Carrier avec un petit rire.

Toutefois, voyager n’est pas gratuit, bien qu’il soit possible d’adapter la découverte du monde avec un budget plus serré. L’étudiante à la maîtrise en travail social souligne entre autres deux choses qui lui permettent de vivre ces expériences, en plus de son souci d’économie. «Les prêts et bourses et mon rythme de consommation très peu élevé sont des alliés, affirme-t-elle avec un rire un peu gêné à la mention de ses dettes d’études. Ça a l’air niaiseux, mais je ne me teins pas les cheveux. À la longue, ça paraît ! Ça me permet de mettre des sous de côté pour les voyages.» D’après elle, tout est une question de priorités : voyager dans des pays où le coût de la vie est peu élevé aide aussi à se libérer d’un fardeau financier.

Une tendance marquée

La vice-présidente de l’agence de voyages Agathe Leclerc, Geneviève Tremblay, soutient que la tendance de voyager revient à la mode dans les dernières années. «C’est moins répandu que dans le temps du mouvement hippie, mais c’est sûr qu’il y en a de plus en plus», croit-elle.

Un mot pourrait résumer la quête des jeunes adultes : l’expérience. «Les jeunes veulent vivre des choses hors du commun, des choses originales que personne n’a encore vécues, bref, sortir des sentiers battus. On veut partir à l’aventure !», illustre Geneviève Tremblay, en nommant l’Islande, le Costa Rica, la Thaïlande et la Croatie parmi les pays les plus prisés par les voyageurs dans la vingtaine.

La dame ajoute que c’est beaucoup plus accessible depuis l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux, un fait que remarque également Julie Carrier. «On se voit tous un peu voyager et cela nous donne des idées. On s’entre-influence ! On peut également se faire recommander des endroits à voir ou des lieux d’hébergement, c’est sûr que ça aide», affirme l’étudiante en travail social.

L’offre a changé : grâce au web, les gens sont généralement plus préparés lorsqu’ils arrivent en agence, et font affaire avec des professionnels principalement pour avoir du soutien plutôt que pour leur demander d’organiser pour eux.

Selon les deux jeunes femmes, les voyages apportent de nombreux bénéfices, autant physiques que psychologiques. «Ce sont de belles rencontres, des lieux à couper le souffle et surpasser ses limites. Le monde est tellement beau ! C’est la vie, mais un peu plus intense», résume Julie Carrier avec des étoiles dans le regard.

 

 

 

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