«C’est comme une nouvelle mode»

«C’est comme une nouvelle mode»
Hôtel Times

Josyane Cloutier
URBANISME. L’hôtel Times ne passe pas inaperçu au sein de la ville de Drummondville notamment à cause de son éclairage flamboyant, qui se glisse dans une faille des règlements d’urbanisme.

Les bâtons lumineux installés près des fenêtres de l’établissement font effectivement partie d’un flou dans la législation de la ville. «Une demande de baisse d’éclairage a déjà été faite, mais il n’y a aucune réglementation là-dessus, et puisque ce n’est pas normé ce serait difficile d’intervenir. C’est comme une nouvelle mode, mais c’est le seul cas qu’on a ici», explique la conseillère en relations média pour la Ville de Drummondville,  Sonia Collard. L’instauration d’une règle à ce sujet ne fait d’ailleurs pas partie des projets de Drummondville.

Plusieurs demandes afin d’uniformiser la législation concernant les bâtiments hôteliers, sans regard aux zones urbaines, ont déjà été acheminées à la ville de Drummondville, sans succès. «On demande trop, j’imagine, affirme une personne impliquée dans le secteur hôtelier au sein de la municipalité qui a préféré garder l’anonymat. S’il s’agit d’une zone, est-ce que les blocs appartements à côté pourraient avoir un éclairage semblable ? J’ai l’impression que tout a été adapté pour cet hôtel en particulier.»

Réglementation bonifiée pour l’enseigne de l’hôtel

L’hôtel Times, inauguré officiellement en mars 2015, bénéficie de d’autres règlements d’affichage, semblable à celles qui régissent les enseignes des commerces près des autoroutes et ce, bien qu’il se situe en pleine ville. Pourquoi n’a-t-il pas à se conformer aux mêmes règles que ses voisins du boulevard Saint-Joseph ?

«Le bâtiment a eu droit à une bonification des règlements vu la zone de construction, sa hauteur et sa grosseur, spécifie Sonia Collard. S’il avait décidé de se bâtir au centre-ville, il aurait dû répondre à une législation beaucoup plus stricte, comme une enseigne plus petite et moins voyante.» Elle ajoute que les règlements d’urbanisme sont instaurés dans le but de créer une uniformité dans le paysage urbain de la ville, bien que chaque demande soit traitée individuellement.

Au cours du conseil municipal du 11 mars 2014, où le projet du Times en était encore à ses premiers balbutiements, on peut d’ailleurs lire que «les couleurs et les matériaux retenus s’harmonisent ensemble, ne rendent pas le bâtiment prédominant dans le cadre bâti environnant et assurent une bonne continuité avec ce que l’on retrouve dans le secteur.» Rappelons que le bâtiment possède tout de même 12 étages.

Il y a quelques années, la Ville de Drummondville était au cœur d’un important litige avec près de quarante commerçants du boulevard Saint-Joseph à la suite d’un changement dans la réglementation entourant les enseignes commerciales. Le restaurant Eggsquis de la rue des Forges s’était même vu refuser l’installation de la leur à cause de sa couleur orangée au cours de la même période. Par la suite, en 2011, l’hôtel et suites le Dauphin a été forcée de sacrifier sa fameuse étoile de 19 mètres (63 pieds) de haut pour une enseigne plus modeste et plus moderne.

«On espère avoir des élus qui se tiendront debout quand vont arriver des géants comme cela. Instaurer une réglementation pour ne pas la suivre par la suite, c’est délicat. Je trouve ça dommage, mais ce sont des choses qu’on ne peut pas changer. C’est fait !», estime le directeur de l’hôtel et suites le Dauphin, Jean-Yves Milot.

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