Festival de la poutine : Dead Obies promet un «gros party»

Festival de la poutine : Dead Obies promet un «gros party»

Dead Obies est un groupe phare du rap franglais.

ÉVÉNEMENT. Après avoir séduit le public et la critique avec la parution de Montréal $ud en 2013, Dead Obies est revenu à la charge en mars dernier avec son deuxième album, Gesamtkunstwerk. Les tenants du post-rap a voulu tailler des chansons sur mesure pour le live. Fruit que l’on pourra constater le 25 août au Festival de la poutine de Drummondville.

«C’est en effet un show qui se concentrera principalement sur le dernier album, comme les gens de l’extérieur de Montréal n’ont pas encore eu la chance de le voir, indique d’emblée Jo RCA, l’un des membres du sextuor. Il n’y aura pas de musiciens, seulement un DJ. Ce sera un gros party, personne ne sera assis!»

Le groupe de rap alternatif formé en 2011 à Montréal en sera à sa deuxième présence en autant d’années au Festival de la poutine.

Un album plus rassembleur

Là où Montréal $ud était rugueux, dense et introspectif, l’univers de Gesamtkunstwerk se veut plus rassembleur et accessible. Mais que veut dire Gesamtkunstwerk? C’est un terme allemand qui signifie œuvre d’art totale, un concept qui est basé sur le livre de Guy Debord, La Société du spectacle. «Dans cette œuvre, il y a des mots ou des phrases, par exemple "Le vrai est un moment du faux" qui nous a allumé des cloches, surtout au niveau créatif. Notre travail est de loin une analyse de la société et on ne revisite pas la théorie de Debord. Ce sont plutôt plein de trucs intéressants qui nous ont fait faire un album complet», explique Jo RCA.

Le deuxième opus a été enregistré en studio de même que devant public lors d’une série de trois spectacles affichant complet au Centre Phi, un centre multifonctionnel situé à Montréal.

«On l’a fait de cette manière dans le but un peu de représenter sur album l’énergie qu’on pouvait offrir sur scène, ce qu’on n’avait pas encore réussi à faire. À la longue, certaines chansons n’étaient plus dans les spectacles, parce qu’on trouvait que ça ne levait pas nécessairement. Donc les nouvelles, on voulait qu’elles se fassent toutes en show et qu’elles nous ressemblent».

«En plus, ça ajoute un autre niveau d’écoute avec l’ambiance sonore de la foule qu’on peut entendre crier et chanter par-ci par-là, c’est vraiment super. Ça se fait que très rarement, surtout dans le hip hop.»

Dead Obies y explore de nouvelles avenues musicales où des refrains puissants et mélodieux ainsi que des raps concis côtoient des rythmiques laid-back, des synthés aériens, des basses suaves et des grooves organiques.

Depuis ses débuts, le collectif de six membres est reconnu pour la puissance de son son et la profondeur de ses textes mixant de façon créative les langues française et anglaise, une signature qui fait sensation mais qui, paradoxalement, ne plaît pas à l’industrie.

«On ne s’empêchera pas de continuer en français et en anglais (…) Je pense qu’on est en retard au Québec au niveau du rap. Les prochains steps seraient peut-être d’en entendre à la radio commerciale ou dans les publicités québécoises», conclut Jo RCA, se considérant néanmoins chanceux de toute la reconnaissance que son groupe peut avoir.

Dead Obies en bref

Dead Obies a vu le jour à Montréal au printemps 2011. En quelques mois, les rappeurs Snail Kid, 20Some, Yes Mccan, O.G. BEAR, RCA, et le producteur VNCE ont dressé la table de leur mythologie du «$ud $ale» avec le mixtape Collation Vol. 1. Ils se sont ensuite retrouvés en finale des Francouvertes 2013, où ils ont raflé 15 prix, dont une bourse de 1000 $ offerte par le Cirque du Soleil pour l’excellence de leur performance scénique ainsi que le prix SOCAN de la Chanson primée pour Machine. Cette pièce se retrouve sur leur premier album officiel, Montréal $ud paru le 12 novembre 2013. L’album a d’ailleurs été nommé en 2014 à l’Autre Gala de l’ADISQ dans les catégories «Album de l’année – Hip-hop» et «Album de l’année – Choix de la critique» ainsi que sur la longue liste du Prix Polaris. Le succès médiatique qu’a connu Montréal $ud a contribué à placer le sextuor aux premières loges de la scène rap au Québec. Sa musique dépasse même les frontières du Canada l’amenant à faire quelques spectacles en Europe.

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