Et si un camion transportant du diesel explosait sur l’autoroute 20 ?

Et si un camion transportant du diesel explosait sur l’autoroute 20 ?
L'équipe spécialisée en matières dangereuses de Drummondville a accès à plusieurs équipements : habits adaptés

Josyane Cloutier
MATIÈRES DANGEREUSES. L’accident majeur de l’autoroute 40, en plein cœur de Montréal, qui impliquait un camion transportant du diesel, n’a laissé personne indifférent. Si un tel accident se produisait sur l’autoroute 20 à proximité de Drummondville, serions-nous prêts à agir ?

Bien qu’il n’y ait pas de matières dangereuses impliquées, le même genre de scénario s’est déjà produit à Drummondville : un camion et une remorque remplis de bois a déjà pris feu sur l’autoroute 20, à la hauteur de la sortie du chemin du Golf. «C’était similaire, sans qu’on ait à faire affaire avec des matières dangereuses cette journée-là. Ça a entraîné la fermeture de l’autoroute 20 en direction de Québec pendant quelques heures», raconte le chef de division du Service de sécurité incendie de Drummondville, Andrew Barr, qui a dû intervenir.

Ce dernier fait également partie des huit pompiers ayant participé à des formations concernant les interventions en matières dangereuses aux États-Unis et en Ontario. Ils sont donc spécialisés dans l’analyse des produits chimiques, l’élaboration de plans d’intervention et la prise de décision. 35 autres employés du Service de sécurité incendie sont également formés pour intervenir sur le terrain lorsque des matières à risque sont impliqués.

Le directeur du Service de sécurité incendie, Georges Gagnon, précise tout de même que toutes les matières dangereuses réagissent différemment.

Dans tous les cas, serions-nous prêts à réagir ? «Absolument, soutient d’un ton déterminé Georges Gagnon. Si on n’avait pas envoyé des gens suivre des formations aux États-Unis, je vous dirais qu’on pourrait avoir un doute, mais ici j’ai des gens qui ont travaillé sur des simulations de feux d’ampleur comme celui de l’autoroute 40.»

L’approvisionnement en eau serait toutefois différent que sur l’autoroute 40, située en pleine ville et à proximité de bornes fontaines : dans le cas où un tel incendie se produisait sur l’autoroute 20, il faudrait pomper de l’eau du réseau de Drummondville jusqu’au lieu de l’incident, en plus de mander plusieurs camions-citernes.

Fermer une autoroute achalandée comme la 20 a également des conséquences. Comme le mentionne le directeur du service des communications de la Ville de Drummondville, Maxime Hébert-Tardif : «Quand ça concerne l’autoroute, le premier intervenant est le ministère des Transports.» La fermeture de cette même route au début du mois de juillet a également mis en lumière le fait que les plans de circulation en cas d’incident majeur devront être revus, d’après Georges Gagnon. «Il faut dévier et c’est sûr qu’en déviant le transport fort occupé de la 20, ça va amener une congestion. On ne peut pas s’enlever ça de l’esprit.»

Des mesures bien précises

Cependant, dans tous les cas, un accident impliquant des produits à risque n’est pas le genre d’événement où les pompiers vont intervenir rapidement : d’après Georges Gagnon, plusieurs étapes sont effectivement nécessaires. «La première démarche sera d’analyser le produit. Vu que notre objectif premier est de sauver des vies, on va ensuite établir un périmètre de sécurité.» Le rôle des techniciens sera par la suite d’évaluer les façons d’intervenir et de déterminer les habits appropriés pour la situation.

«Ce n’est pas comme un feu d’auto où on va arriver, qu’on va juste mettre de l’eau dessus et que ça va s’éteindre dans cinq minutes. C’est sûr que ça va prendre du temps, comme n’importe où ailleurs, mais on va finir par maîtriser», ajoute Andrew Barr.

En cas de doute, un livre inventoriant la majorité des matières dangereuses ainsi que le numéro du Centre canadien d’urgence transport (CANUTEC) sont tout de même mis à la disposition des pompiers. La ville a également des partenariats avec les municipalités de Sorel et de Saint-Hyacinthe au sujet des matières dangereuses.

 

 

 

Partager cet article