Drogues, alcool et Viagra saisis à l’Établissement Drummond

Drogues, alcool et Viagra saisis à l’Établissement Drummond
Prison (Photo : Photo Deposit)

Josyane Cloutier
MILIEU CARCÉRAL. Le milieu carcéral est assez méconnu du grand public, ses portes demeurant résolument closes et ses règles, impitoyables. Il arrive cependant que les détenus tentent de passer outre les réglements de leur établissement, et ceux de Drummondville n’y font pas exception :  en 2015, drogues alcool et Viagra ont entre autres été saisis.

Selon un document de Services correctionnels Canada obtenu par L’Express en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, l’alcool est la denrée la plus recherchée et la plus trafiquée à l’intérieur des murs de la prison de Drummondville. En effet, 876 litres de ce qui est identifié comme de la «broue» ont été saisis chez les détenus ou les visiteurs en 2015. Bien que le terme soit ambigü, L’Express a déduit qu’il s’agit bel et bien d’alcool artisanal, en regard des données contenues dans le document.

Le tabac et tout ce qui y est relié figure également parmi les items les plus recherchés chez les prisonniers. Près de 3132,6 grammes en vrac ont été confisqués en 2015, sans compter les 16 paquets de papier à rouler, les cinq briquets artisanaux et les autres objets liés au tabac non-identifiés dans la liste.

En somme, les prisonniers semblent férus de tout ce qui est lié de près ou de loin à la drogue : morphine, haschich, marijuana, amphétamines, ecstasy et même du Viagra sont toutes des substances illicites ayant tenté de se faufiler à l’intérieur des murs de l’établissement pénal.

Quelques détenus artistes dans l’âme se recyclent même en tatoueurs de fortune : pas moins de 14 «machines à tattoos», 10 aiguilles et de l’encre ont été interceptées sur le territoire du pénitencier l’an dernier.

 

Des réglements inflexibles

 

Les biens personnels qu’un détenu peut avoir en sa possession sont strictement régis : en effet, la valeur des objets que les prisonniers peuvent amener dans leur cellule ne doit pas dépasser 1500 $. Cela inclut les vêtements, les objets contenus dans une trousse de toilette (brosse à cheveux, lime à ongles, etc), la vaisselle, les instruments de musique… Chaque catégorie d’objets est également réglementée : par exemple, un prisonnier n’a pas le droit d’avoir des bijoux d’une valeur supérieure à 300 $ dans sa cellule.

Les trousses de géométrie sont également proscrites en milieu carcéral.

Les ordinateurs sont permis, à condition que le logiciel d’exploitation ne dépasse pas en matière de modernité Windows 98.

Toutefois, tout varie en fonction du niveau de sécurité de l’établissement : un cintre en plastique, à titre d’exemple, sera confisqué dans un pénitencier à sécurité maximale, mais pas dans un où la sécurité est moyenne. Tous les objets pouvant constituer un danger pour le détenu lui-même ou pour ses compagnons de cellules ne peuvent pas franchir la porte : tout ce qui ressemble de près ou de loin à un coupe-ongles, des lames de rasoir, des patins, des bas-culottes, un foulard ou une paire de souliers à crampons est formellement interdit.

Tout ce qui contrevient à ces normes est saisi par les agents correctionnels et confisqué aux frais du détenu.

 

 

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