Un exploit à la hauteur de France Beaudoin

Un exploit à la hauteur de France Beaudoin
En compagnie de son amoureux et supporteur numéro un

COURSE. Il y a de ces défis personnels qui deviennent des exploits personnels. C’est le cas de ce qu’a réalisé le 25 juin dernier la Drummondvilloise France Beaudoin qui a complété le Skyrace de l’Ultra Trail du Mont-Albert, une course de 22 kilomètres avec un dénivelé de 1500 mètres, après six heures et demi d’efforts, terminant deuxième dans la catégorie des 60 ans et plus. Plus impressionnant encore, elle était, à 65 ans, la plus âgée de son groupe!

Plus de 300 personnes ont pris part à la troisième édition de cet événement encore peu connu qui, en plus de valoriser les superbes montagnes des Chic-Chocs, au cœur du Parc national de la Gaspésie, propose des parcours «mettant à l’épreuve les coureurs les plus doués, tout en restant un défi accessible à tous», comme le dit l’affiche promotionnelle sur le web.

«J’ai réalisé un défi personnel pour lequel j’ai fait des efforts durant toute l’année», a écrit France Beaudoin sur sa page Facebook, se disant quelque peu gênée de commenter lorsque L’Express l’a jointe par téléphone.

C’est donc par courriel qu’elle nous raconte le rêve qu’elle a réalisé le 25 juin dernier. «Sachez que j’ai 65 ans, que je suis une femme qui a commencé à courir à 50 ans, après ma ménopause; je ne suis pas une athlète, juste une femme convaincue. L’an passé, mon mari a fait le kilomètre vertical, une autre épreuve de l’Ultra Trail du Mont-Albert avec notre petit-fils de 19 ans et les deux sont revenus les yeux pleins d’étoiles… j’étais jalouse parce que le Mont-Albert c’est ma montagne! La destination de nos vacances de couple depuis vingt ans est le Parc de la Gaspésie, hiver comme automne».

Elle ajoute : «Je me souviens de la première fois que j’ai fait le tour du Mont-Albert, en sept heures. Quel exploit me semblait-il! Alors quand je me suis inscrite au Skyrace, je me lançais tout un défi : deux sommets à grimper, 1500 mètres de dénivelé, un peu de neige au sommet, des roches à perte de vue, un parcours très technique avec une barrière horaire de sept heures pour parcourir les 22 kilomètres. Comme préparation, j’ai contacté ma kinésiologue qui a ajusté mon programme en fonction de la montagne et j’ai eu le support d’une physiothérapeute pour tous les bobos déclarés en cours de route. Je n’ai parlé à personne de ce rêve pour le garder intact. Quand je faisais de l’insomnie, je ne comptais pas les moutons mais je refaisais le parcours dans ma tête, en sachant très bien où ma vitesse diminuerait et où je pourrais accélérer.

«Et je l’ai réussi… 6 heures trente de plaisir, vraiment, difficile par endroits mais le bonheur à la descente; arrivée à la Saillie je me suis dit : déjà! Alors j’ai accéléré pour la fin de la course, j’avais bien géré mon énergie et j’ai pu terminer en force. Je le refais l’année prochaine et mon défi est d’améliorer mon temps», de promettre France Beaudoin en concluant : «À chacun son défi».

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