ENVIRONNEMENT. Le nombre de recharges pour véhicules électriques sur les bornes d’Hydro-Québec ont presque atteint en 2016 le total de 46 000 enregistré durant toute l’année 2015, mais Drummondville s’avère un chef de file à ce chapitre alors que les recharges ont quadruplé en un an seulement.
Le Circuit électrique d’Hydro-Québec, qui compte à ce jour 673 bornes à travers la province, dont 35 sont des bornes rapides, affiche 42 510 recharges depuis le début de l’année 2016, au regard d’un total de 46 465 en 2015.
À Drummondville, où l’on compte 10 stations dont une est une borne rapide, le nombre de recharges est passé de 777 (entre juillet 2014 et juillet 2015) à 2960 (entre juillet 2015 et juillet 2016), selon des chiffres obtenus de la société d’état.
«Drummondville est un point stratégique entre Montréal et Québec et il n’est pas étonnant que les utilisateurs de véhicules électriques prévoient s’y arrêter pour recharger leur batterie», souligne Louis-Olivier Batti, porte-parole d’Hydro-Québec. «La borne de niveau 1est celle qui est utilisée à la maison où il faut compter 12 heures pour une recharge complète. Le niveau 2, qui concerne la majorité de nos 673 bornes (240 volts), nécessite de quatre à six heures pour une recharge d’appoint tandis que le niveau 3 de la borne rapide (celle de Drummondville est installée sur le terrain du restaurant St-Hubert tout près de l’autoroute 20) permet une recharge de 80 % de la batterie en 20 minutes (400 volts)».
Tesla Motors Canada a également vu la pertinence d’installer ici ses premiers superchargeurs, inaugurés en juin 2015 en arrière des Promenades. On en compte huit actuellement. C’était une première infrastructure du genre pour la compagnie californienne.
L’Express a demandé à la direction de Tesla de fournir des statistiques sur les recharges enregistrées à Drummondville. «Thanks for reaching out. We do not release these numbers», nous a-t-on répondu par courriel.
Les voitures Tesla, on le sait, sont dispendieuses, les prix allant de 90 000 $ à 130 000 $ en moyenne. «C’est à cause des batteries qui sont plus performantes, permettant une autonomie de 400 kilomètres», de faire remarquer Stéphane Pascalon, président du club Tesla, qui compte 300 membres. Selon lui, il y a un peu plus de 1000 propriétaires de Tesla au Québec.
«La demande est de plus en plus forte pour les recharges chez Tesla. Le bilan des trois dernières années est très positif. Il est une chose certaine, la voiture électrique gagne en popularité et tous ceux qui en ont fait l’achat n’ont pas regretté leur décision et aucun n’est revenu à la voiture à essence. En Californie, il y a des endroits où il y a des files d’attente pour recharger la Tesla», fait valoir M. Pascalon.
Un gain sur deux niveaux
Chez Hydro, M. Batti tient le même discours. «La voiture électrique est moins dispendieuse. Pour 32 000 $, on peut acquérir un véhicule et une subvention pouvant atteindre 8000 $ est applicable. Le gain se fait à deux niveaux : d’abord sur le plan environnemental, moins de production de CO2, et sur le plan financier car, au bout du compte, après avoir roulé cinq ans, sans avoir à s’arrêter à une station-service, sans avoir à payer des changements d’huile et à entretenir les freins, on peut parler d’une économie».
Les huit superchargeurs de Tesla et les deux bornes du Circuit électrique de HQ, installés aux Promenades, ont fait augmenter l’achalandage dans les magasins, a constaté Céline Burdet, directrice des Promenades Drummondville.
«Je n’ai pas de chiffres précis mais nous avons bien vu que les propriétaires de véhicules électriques ont été plus nombreux que ce que l’on pensait. On nous a dit que c’était la première fois que Tesla avait installé ses superchargeurs sur le site d’un centre commercial et nous avons entendu de très bons commentaires. Je crois que la présence de ces automobilistes qui viennent de l’extérieur est une bonne affaire pour tous les commerces. On a même recommandé à plusieurs de se rendre dans le centre-ville pour voir d’autres styles de restaurants. Je suis convaincue que les Promenades et le centre-ville sont complémentaires», a opiné Mme Burdet.
Selon Hydro, il y a un peu plus de 10 600 véhicules électriques au Québec, dont près de 5000 sont 100% électriques. Ils ont évité de rejeter 1014 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.