Les bénévoles au Mondial : servir, sourire, échanger

Les bénévoles au Mondial : servir, sourire, échanger

Quelques-uns des plus fidèles bénévoles du Mondial des cultures (pas nécessairement dans l'ordre): Martine Hamel

FESTIVAL. S’impliquer dans la communauté, rencontrer des gens d’autres pays, ressentir la joie de rendre service, sortir de l’isolement, échanger des sourires… les raisons qui expliquent la présence des fidèles bénévoles sont aussi multiples que le nombre d’années qu’ils ont bien voulu servir le Mondial des cultures, certains depuis 35 ans.

L’Express a rencontré près d’une dizaine de ces valeureuses personnes qui personnifient la recette du succès de cet événement international qui a pris son envol en 1981 sous le nom de Festival du folklore.

«J’ai assisté à la toute première réunion où l’on a décidé d’aller de l’avant avec le festival, se souvient Gérard Montour. Il y avait notamment le maire Serge Ménard et Michel Trudel. Si on ne fonçait pas, c’est Hull qui l’aurait fait».

Au fil des années, plusieurs ont songé à passer leur tour pour un été. «Mais une fois rendu au mois de mai, avec le retour du beau temps, on décidait de revenir. Nous n’étions pas capables de lâcher. C’était comme une piqure. On venait faire du bénévolat durant le temps de nos vacances. Même durant le temps que nous étions déménagés à Saint-Ours, on prenait 10 jours pour venir à Drummondville», de raconter Monique Allard.

Ce n’était toutefois pas toujours facile. «Au début, il y avait beaucoup plus de troupes. Je me souviens une année, nous avons monté 925 lits en cinq jours à Marie-Rivier. Au début de l’organisation, on travaillait quasiment jour et nuit pour être certains que tout était prêt pour accueillir notre visite».

À l’époque, il n’y avait pas d’internet. «Les bénévoles affectés au transport devaient aller chercher les troupes à l’aéroport, soit à Dorval, soit à Mirabel à une certaine période. On tenait haut des pancartes qui disaient Festival du folklore et les troupes nous reconnaissaient de cette façon», a donné à entendre Mme Allard.

Apprendre à connaître d’autres nationalités est à mettre aussi dans la colonne des avantages. «Une fois, en Suisse, nous sommes entrés dans un bar où jouaient des musiciens qui avaient participé au festival l’été précédent. Nous nous sommes reconnus et avons passé un bon moment ensemble», de se rappeler Huguette Savoie.

Pour Madeleine Benoit, qui parle espagnol, c’est au Pérou qu’elle a rencontré des danseurs qui étaient venus à Drummondville «et ils nous ont invités à aller manger chez eux».

Bien sûr, il y a eu certains moments embarrassants. Comme cette Israélienne que toute l’organisation a cherchée durant des heures, pour finalement la trouver… dans son lit en train de dormir!

«Vous savez, confie une bénévole de longue date, les danseurs se faisaient très souvent des partys dans la cour de l’école Marie-Rivier. Ça dansait ce monde-là jusqu’aux petites heures du matin. Et je vais vous dire, il y a des lits qui n’ont jamais été touchés…»

La palme du plus dérangeant pourrait être attribuée à ces Japonais qui sont grimpé sur le toit du gymnase durant la nuit avec leurs tambours. L’histoire ne dit pas comment ils ont fait, mais on sait que plusieurs voisins n’ont pas songé une seconde à applaudir leur performance!

À écouter ces gens qui ont fait un succès du Mondial, il est indéniable que Drummondville avait les atouts pour réussir un tel défi. «L’accueil est spécial ici. Les Drummondvillois sont accueillants. Un festival comme celui-là n’aurait pas réussi n’importe où au Québec. C’est pour ça que le bénévolat a fonctionné tout de suite. C’est enrichissant et ça t’est remis d’une façon ou d’une autre. On doit dire que les bénévoles sont pas mal toujours les mêmes. Il n’y a pas beaucoup de jeunes dans le groupe de bénévoles», de faire remarquer Gérard Montour.

«Il y a de la relève, note toutefois, Martine Hamel. On commence à voir des jeunes qui sont intéressés. Même à 12 ans, tu es capable de t’impliquer pour certaines choses. Moi j’ai commencé en vendant des macarons dans mon école secondaire».

Dernière réalité qui n’est pas la moindre, les bénévoles ne sont pas rémunérés. «C’est normal, disent-ils, nous sommes inestimables…»

Liste des bénévoles depuis 35 ans

Allard Monique

Benoit Madeleine

Bergeron Carmen

Cartier Françoise

Collins Jeanine

Gagnon Gratien

Genest Micheline

Hamel Martine

Landry Guy

Luneau Raymond

Montour Gérard

Poirier Denyse

Prince Pierrette

Rhéaume Maurice

Savoie Georges

Savoie Huguette

Trudel Michel

Théberge Denis

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