L’usine Fortissimo : «une plaie urbaine», selon le maire Cusson

L’usine Fortissimo : «une plaie urbaine», selon le maire Cusson
L'usine Fortissimo abandonnée

EXPROPRIATION. Le dossier de Fortissimo, toujours en cours devant le Tribunal administratif du Québec et faisant toujours l’objet de discussions entre la Ville et son propriétaire, ne paraît pas à la veille de débloquer, même si le maire Alexandre Cusson compare cette usine abandonnée du centre-ville à une plaie urbaine.

Depuis que la Ville de Drummondville a lancé des démarches «en vue d’expropriation» contre le terrain de l’entreprise Textiles Fortissimo, situé sur la rue Heriot, «pour des fins publiques», les négociations entre les deux parties avancent à pas de tortue.

C’est sur un ton trahissant une certaine impatience, sinon une irritabilité, que le maire a rappelé, lorsque questionné sur le sujet par les journalistes au terme de l’assemblée du conseil municipal lundi dernier, que l’enjeu consiste toujours à déterminer l’ampleur de la contamination du terrain.

«Les rapports sont contradictoires, selon avec qui on parle», a-t-il dit en parlant de la nature de la contamination. La Ville aimerait bien aller plus loin, mais «le propriétaire, jusqu’à maintenant, ne nous a pas donné accès. Il faudra trouver une meilleure façon de procéder car, comme on le sait, la valeur du terrain variera selon l’ampleur de la contamination».

Une opportunité à saisir

«Une usine comme ça qui n’opère plus, c’est une plaie urbaine. C’est dans un secteur fort occupé. Ça permettrait d’amener des gens dans le centre-ville. C’est une opportunité qui se présente je dirais aux 50 ans, d’avoir la possibilité de développer un site comme celui-là situé près de l’hôpital, près des écoles, près de la rivière, c’est une opportunité incroyable, il faut la saisir», a-t-il affirmé.

Daniel Soucy, l’un des copropriétaires, se refuse à tout commentaire sur la place publique. «Ce sont des discussions privées qui se déroulent entre deux parties», a-t-il encore répété aujourd’hui lorsque L’Express l’a joint par téléphone. Il n’a donc pas été possible de savoir pourquoi il ne donne pas accès.

Toutefois, il est permis de savoir, en consultant le site du Répertoire des terrains contaminés du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, que la compagnie a procédé à ses propres travaux de décontamination en 2013. On parle ici des «hydrocarbures aromatiques polycycliques, des hydrocarbures légers, des hydrocarbures pétroliers C10 à C50 et des métaux».

Quant aux procédures devant le Tribunal administratif du Québec (TAQ), où le dossier a été ouvert en février 2014, l’entreprise Textiles Fortissimo a été représentée par ses avocats lors de la comparution du 2 mars 2015. Le témoignage (en personne) du propriétaire aura lieu à une date qui n’a pas encore été déterminée, selon ce que nous a expliqué Patricia Lévesque, responsable des communications au TAQ. Elle ajoute que ce témoignage sera public.

Alexandre Cusson a tout de même laissé entendre que, malgré les lenteurs apparentes, il espérait des développements dans un futur qu’il faut calculer en termes de semaines.

Le terrain convoité, qui s’étend sur plus de 77 000 mètres carrés (soit environ 832 800 pieds carrés), et les bâtiments, dont un est identifié comme étant patrimonial, sont évalués à 1 830 700 $.

Partager cet article