Tuerie d’Orlando : «une onde de choc» pour la communauté LGBTQ de Drummondville

Tuerie d’Orlando : «une onde de choc» pour la communauté LGBTQ de Drummondville

LGBTQ. Des Drummondvillois se sont réunis, vendredi soir, pour exprimer leur solidarité à l’endroit des 49 victimes et des 53 blessés de la fusillade d’Orlando dans la discothèque gaie Pulse, mais également pour dénoncer les actes de violence envers la communauté LGBTQ.

Le Groupe régional d’intervention sociale Mauricie/Centre-du-Québec (GRIS-MCDQ) voulait offrir un moment de réflexion sur les actes de violence homophobes, transphobes et de toutes sortes à la suite de l’attentat d’Orlando dans la nuit du 11 au 12 juin. «La fusillade d’Orlando prouve que l’homophobie et la transphobie règnent toujours dans certains esprits malveillants et que la lutte est toujours d’actualité», lance d’emblée le président sortant du conseil d’administration du GRIS-MCDQ, Richard Senneville.

Les gais, les lesbiennes, les bisexuels, les trans et les queers (LGBTQ) subissent de l’intimidation chaque jour sans que ça aille jusqu’à de la violence physique, constate M. Senneville. Il donne en exemple l’agression homophobe subie par Mathieu Grégoire lors du Festival western à Saint-Tite en septembre 2015. «Pour certain, ça va les amener à s’enlever la vie, parce qu’ils sont "tannés", ils sont écœurés de se faire ostraciser par quelques personnes.»

La vigile a commencé par une minute de silence, dédiée aux victimes d’Orlando, à leur famille et à leurs amis. «C’est important de dénoncer l’intolérance, le mépris et la violence jour après jour. C’est important de ne pas accepter cette intolérance, affirme le maire de Drummondville, Alexandre Cusson. (…) On ne peut pas non plus souhaiter de la tolérance, parce que c’est comme accepter quelque chose qu’on ne voudrait pas. Ce n’est pas de la tolérance qu’on veut. C’est de l’ouverture, de la compréhension.»

Une trentaine de personnes ont participé à la vigile, mais pour M. Senneville, ça ne signifie pas que Drummondville n’est pas ouvert à la communauté LGBTQ. «La grande majorité des Drummondvillois sont réceptifs. Il y a une assez grande ouverture d’esprit, mais il y a toujours des gestes isolés qui peuvent surgir.» M. Cusson croit que les gens de la capitale du Centre-du-Québec ont été très touchés par l’attentat à Orlando. Plus de 1400 personnes ont réagi sur la mise en berne du drapeau arc-en-ciel à l’hôtel de ville, ce qui en fait la publication Facebook la plus populaire du maire depuis le début de son mandat en novembre 2012. «Si on se demande si notre population est ouverte, si elle rejette la violence, si elle rejette l’intimidation, vous en avez une belle preuve.»

Richard Senneville a exprimé le souhait de voir le drapeau arc-en-ciel être hissé dans des moments «plus réjouissants» comme durant la Semaine de la fierté gaie à Montréal du 8 au 14 août ou la Journée internationale de la lutte contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai. À cette demande, le maire de Drummondville a répondu, sourire aux lèvres, que le drapeau arc-en-ciel devrait flotter «en permanence» au-dessus de l’hôtel de ville.

Sensibilisation

Le GRIS-MCDQ parcourt les écoles de la région pour démystifier l’homosexualité et pour défaire les préjugés sur la communauté LGBTQ. «On a encore un travail assez important à faire, parce qu’encore en 2016, un adolescent qui découvre son homosexualité se sent seul, parce qu’il n’en connaît pas d’autres dans son école, dans son environnement», soutient M. Senneville, en parlant de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

Lors de la vigile, M. Senneville, Alexandre Cusson, le député fédéral François Choquette, les députés provinciaux André Lamontagne et Sébastien Schneeberger ont pris la parole l’un après l’autre pour dénoncer la violence. M. Schneeberger ne pouvait être là, puisqu’il participe au Grand défi Pierre Lavoie, mais l’attachée politique de sa circonscription, Alexandra Houle, a lu le discours du député de la Coalition avenir Québec.

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