Une SDC au centre-ville? Un accueil mitigé

Une SDC au centre-ville? Un accueil mitigé
L'animateur Pierre Boudreault (à droite) a demandé aux participants de remplir un questionnaire

La suggestion de relancer une SDC (Société de développement commercial) pour le centre-ville, délimité par la rue Saint-Georges, la rivière Saint-François, la voie ferrée et la rue Lindsay, reçoit un accueil mitigé de la part des commerçants, la plupart se questionnant sur le coût d’une éventuelle cotisation obligatoire.

Une cinquantaine, parmi les quelque 230 gens d’affaires ayant pignon sur rue dans le quadrilatère concerné, étaient réunis hier soir dans la salle communautaire de l’église St.George. L’invitation émanait de la Ville de Drummondville en suivi aux recommandations des consultations menées par le comité du centre-ville présidé par le conseiller municipal Roberto Léveillée.

Embauché par la Ville, Pierre Boudreault, de la Firme Artères, de Montréal, un consultant ayant 20 ans d’expérience dans le domaine, a joué le rôle d’animateur de cette soirée d’information, commençant avec la présentation d’un diaporama sur la pertinence d’une SDC. Il n’a pas été aussi neutre qu’il disait vouloir l’être.

M. Boudreault a soumis à titre d’exemple un budget modèle s’élevant à 217 000 $, dont 150 000 $ proviendraient d’une cotisation obligatoire des commerçants et 50 000 $ seraient fournis par la Ville. Une somme de 7 500 $ viendrait des commandites. Selon ce budget, la cotisation varierait de 200 $ à 1700 $, calculée d’après certains critères comme la valeur locative ou le prix du bail. Par exemple, la cotisation annuelle s’établirait à 200 $ pour Cuisine Bleu Citron, à 341 $ pour Chez Marier, à 849 $ pour Bistro de la Gare et à 1700 $ pour Desjardins et Uniprix.

Les pour et les contre

Une SDC, qui serait une OBNL dirigée par un conseil d’administration de neuf personnes et comprenant un directeur général à temps plein, comporterait des avantages pour les commerçants. Ils pourraient parler d’une seule voix, une voix forte auprès de la Ville, et pourraient débattre d’enjeux importants dont le stationnement, les parcomètres, la densité commerciale, les heures d’affaires, l’achalandage et la promotion. «Il n’y a pas beaucoup de centre-ville au Québec qui peuvent se permettre de laisser aller les choses, le commerce de détail étant difficile», a affirmé M. Boudreault.

En contrepartie, certains intervenants ont fait valoir que c’est à la Ville d’assurer ce leadership, de donner de l’air au centre-ville qui est en quelque sorte ses poumons, et que Commerce Drummond existe déjà pour faire une partie de ce travail. Une citoyenne a même suggéré que les commerçants, s’ils ont quelque chose à dire d’important, peuvent toujours se rendre en grand nombre aux assemblées du conseil municipal pour y être entendus.

Pour que cette SDC voie le jour, il a été proposé que le projet recueille 50 % + 1 des signataires, de sorte que tous les commerçants seraient ainsi sollicités et ne pourraient l’ignorer. Question de transparence.

Les gens d’affaires présents ont eu à remplir un questionnaire dont le résultat devrait être connu incessamment.

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