DPJ: moins de signalements mais autant de détresse

DPJ: moins de signalements mais autant de détresse
Gina Landry

MALTRAITANCE. Quelque 6700 signalements ont été acheminés à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec en 2015-16. Même s’il s’agit d’une baisse de 5% par rapport à l’année précédente, il n’en demeure pas moins que le nombre de signalements retenus se maintient sensiblement, avec 2808 dans la dernière année.

Lors de la présentation du bilan annuel, la directrice de la DPJ Mauricie-et-Centre-du-Québec, Gina Landry, a particulièrement mis l’accent sur les mauvais traitements psychologiques, qui ont représenté 12% des signalements retenus en 2015-2016.

«Les mauvais traitements psychologiques, c’est un mal silencieux dont on parle encore trop peu, a-t-elle indiqué d’entrée de jeu. Ça se passe partout, même dans les familles ordinaires, de toutes classes sociales.»

Elle a tenu à témoigner des impacts dévastateurs que les mauvais traitements psychologiques peuvent causer chez les enfants sur le plan affectif, social, cognitif et physique. «Certains présenteront de l’anxiété, des symptômes dépressifs importants, des troubles d’attention, des difficultés scolaires, des troubles sérieux de comportements…», énumère-t-elle.

Pour illustrer ses propos, elle utilise l’exemple d’une feuille de papier: «Chaque parole et chaque geste peuvent laisser chez l’enfant une blessure, une empreinte, comme les traces laissées sur une feuille qu’on froisse, illustre-t-elle. Notre responsabilité est d’agir ensemble pour la garder intacte, afin que chaque enfant puisse y dessiner une image de lui-même toute en couleurs et en lumières, une image qui lui permettra de garder espoir et de marcher la tête haute vers l’avenir.»

Au niveau provincial

En 2015-2016, 87 800 situations d’enfants qui ont été signalées aux DPJ-DP du Québec. C’est en moyenne 240 signalements par jour, soit une augmentation de 1,1%. Au total, 34 911 signalements ont été retenus. De ce nombre, 5 492 signalements portaient sur des situations de mauvais traitements psychologiques. Il s’agit d’une hausse constante depuis 2008, soit de 3%.

Le saviez-vous?

Les mauvais traitements psychologiques ont été introduits il y a à peine 10 ans, soit en 2006, comme motifs pouvant compromettre la sécurité et le développement des enfants

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