Collège Saint-Bernard : dix licenciements, restructuration oblige

Collège Saint-Bernard : dix licenciements, restructuration oblige
Dominic Guévin

ÉDUCATION. En raison des restrictions budgétaires imposées par Québec et d’une baisse dans les inscriptions, le Collège Saint-Bernard est contraint d’entamer une restructuration administrative qui mène au licenciement de dix employés, sans toutefois que les programmes soient touchés.

C’est ce qu’a indiqué aujourd’hui à L’Express Dominic Guévin, le directeur général du collège, une annonce qui survient trois semaines après le congédiement de Luc Gaudreau, à titre de directeur général adjoint. «Nous avons eu vendredi une rencontre individuelle avec chacune des personnes licenciées et lundi il y a eu une assemblée générale pour expliquer au personnel la nature des changements que nous nous imposons et qui concernent principalement les services administratifs et les services complémentaires. Les différentes tâches seront réparties et tous les programmes actuellement offerts par le collège seront reconduits pour l’année scolaire 2016-2017», a tenu à préciser M. Guévin.

Celui-ci a expliqué que les employés concernés auront droit au programme d’aide au reclassement fourni par la firme Lambert Ressources humaines.

«À travers tout ça, il est certain que nous allons préserver ce qui se passe en classe. Plusieurs établissements privés ont fermé ces dernières années dans la région, à cause des coupures gouvernementales, mais nous, on ne fermera pas», a-t-il affirmé sans ambages.

Selon lui, les coupures dans le domaine du transport scolaire ont fait particulièrement mal aux établissements privés et encore davantage à ceux qui se trouvent en régions. «En quatre ans, la facture pour un élève transporté en autobus au collège est passée de 75 $ à 400 $. Le plus ironique dans cette histoire, c’est que, pour un élève qui laisserait le collège pour aller à l’école publique Jeanne-Mance juste à côté, il prendrait le même autobus, débarquerait au même endroit mais ça coûterait 400 $ de moins à ses parents. C’est invraisemblable mais c’est comme ça».

Dominic Guévin se fait bien sûr le défenseur de l’école privée. «C’est un avantage pour une ville d’avoir un collège privé, c’est souvent une exigence de la part de travailleurs ou de dirigeants d’entreprise qui envisagent de déménager à Drummondville. Bien des gens disent que le collège est élitiste, mais ce n’est pas vrai. Nous avons un programme qui s’appelle «Voie d’avenir» qui s’adresse à des enfants qui connaissent des difficultés scolaires. Ce modèle est basé sur l’estime de soi et ce programme comprend 62 élèves. Il y a même une liste d’attente.

«Il y a à Drummondville des mécènes extraordinaires. Il y en a même un qui soutient 10 élèves provenant de milieux défavorisés, qui paiera pour toute leur scolarité et pour certains programmes comme celui du hockey qui est dispendieux. Et jamais ces élèves ne sauront qui il est. C’est du mécénat anonyme», a fait valoir M. Guévin.

Le 29 août prochain, journée de la rentrée, la direction s’attend à assister à une baisse du nombre d’élèves, de l’ordre de 8 %. Il y aura des enseignants qui seront touchés, mais cette mesure, selon le DG du collège, n’est pas inhabituelle. Il ne peut cependant pas dire combien pour le moment.

Le Collège Saint-Bernard, qui compte 180 employés, offre l’encadrement aux élèves de la maternelle à la 5e secondaire. Avec 120 élèves résidents, il est à ce chapitre le deuxième plus important au Québec.

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