Les gicleurs font leur entrée dans les résidences pour aînés

Les gicleurs font leur entrée dans les résidences pour aînés
Le Manoir Drummond est situé sur la rue Heriot, à Drummondville. (Photo : Archives, L'Express)

SÉCURITÉ. Alors que l’installation des gicleurs est complétée à la résidence privée Chartwell L’Ermitage de Drummondville, le processus commence pour la Maison du golf et le Manoir Drummond, de plus petits centres pour personnes âgées. Ces résidences ont jusqu’au 2 décembre 2020 pour respecter des demandes de Québec.

Les coûts de l’installation des gicleurs automatiques complexifie la tâche pour les propriétaires de la Maison du golf, qui a 17 chambres, et au Manoir Drummond, qui compte 66 appartements. Annie Labbé, propriétaire de la Maison du golf, estime les investissements à 40 000 $. «Ça va être assez dispendieux, affirme-t-elle. C’est quelque chose que personne ne veut dépenser pour le “fun”.»

Le Manoir Drummond, un organisme à but non lucratif, évalue, de son côté, les travaux à plusieurs centaines de milliers de dollars. «On est comme financièrement en position précaire face à cette demande, indique le président du conseil d’administration, Jacques Sigouin. Le Manoir, c’est un vieil édifice patrimonial. On ne peut pas procéder de n’importe quelle façon. Ça implique un branle-bas de combat.»

Le gouvernement du Québec exige aux résidences privées et à but non lucratif l’installation de gicleurs automatiques depuis l’incendie de la Résidence du Havre, le 23 janvier 2014, à L’Isle-Verte au Bas-Saint-Laurent, où 32 personnes âgées sont décédées. Les établissements ont jusqu’en 2020 pour se conformer. Des gicleurs devront être présents dans toutes les chambres et dans les pièces communes.

Le gouvernement du Québec subventionne en partie l’installation des gicleurs par le biais du programme d’aide financière pour l’installation de gicleurs dans les résidences privées pour aînés permet de limiter. Les centres de personnes âgées peuvent recevoir des compensations entre 20 % et 60 % du montant dépensé selon leur nombre de chambres.

Le Maison du golf compte aller de l’avant d’ici le mois d’août, date à laquelle elle devrait recevoir les soumissions pour l’ajout de la quarantaine de gicleurs nécessaires pour respecter les demandes de Québec. «Je ne déferrai pas le plafond. Ce serait des coûts supplémentaires. C’est sûr qu’il va y avoir de la tuyauterie, mais on va la peinturer de la même couleur que le plafond. Ça va pouvoir se fondre dans la décoration», explique Mme Labbé.

Chez Chartwell L’Ermitage, une résidence de 215 appartements, les gicleurs automatiques sont installés depuis décembre 2015. «La santé et la sécurité de nos résidents sont au cœur de nos préoccupations quotidiennes, soutient la chef des communications de Chartwell, Patricia Lemoine. Chaque appartement est aussi muni d’avertisseurs de fumée et de détecteurs de fumée dans les aires communes. La résidence a aussi des détecteurs de chaleur.»

L’après Isle-Verte

Les résidences doivent également être conformes aux lois et règlements actuels sur la sécurité incendie. Ces exigences du gouvernement du Québec impliquent l’installation de détecteurs de chaleur et de fumée audibles et visibles pour les résidents et le personnel. Ils doivent être reliés à une centrale d’alarme et au réseau 911. Les employés doivent également suivre une formation en matière de sécurité incendie et d’évacuation. «Nous avons des comités travaillant tout au long de l’année afin de s’assurer du respect des normes sur la prévention des incendies.»

À la suite d’une enquête sur l’incendie de l’Isle-Verte, le coroner Cyrille Delâge avait fait plusieurs recommandations à Québec, dont l’installation des gicleurs automatiques, pour éviter des drames similaires. La mesure touche 631 résidences pour personnes aînées ou le tiers des 1937 certifiées par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

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