«L’éducation doit être mieux valorisée» – Christiane Desbiens

«L’éducation doit être mieux valorisée» – Christiane Desbiens
Christiane Desbiens fermera la porte de son bureau pour la dernière fois dans quelques jours.

ENSEIGNEMENT. La mobilisation drummondvilloise qui a conduit à la construction du campus de l’UQTR doit se poursuivre maintenant pour valoriser l’éducation. Il faut que les grands leaders et les politiciens se lèvent pour promouvoir la réussite éducative.

C’est sans doute le principal message qui transpire de l’entretien accordé aujourd’hui à L’Express par Christiane Desbiens, à quelques jours de son départ de la direction générale de la Commission scolaire des Chênes où elle a passé les cinq dernières années, après y avoir servi comme adjointe durant cinq ans.

«Toute la communauté doit voir l’importance de sensibiliser nos jeunes pour réussir à l’école, pour qu’ils obtiennent leur premier diplôme, que ce soit un DEP par exemple. Le DEP n’est pas assez valorisé. L’arrivée du campus de l’UQTR a attiré l’attention sur l’éducation et les élites doivent en profiter pour se mobiliser pour défendre l’éducation publique. Nous avons un maire (Alexandre Cusson) qui y croit, il connait bien ce domaine, il faut que l’éducation soit identifiée comme une priorité dans notre milieu», affirme Mme Desbiens.

Selon elle, de nombreux emplois seront disponibles dans les prochaines années et ils exigeront des qualifications. «En allant chercher ces qualifications, nos jeunes pourront répondre aux entreprises manufacturières qui sont en demande et seront bien rémunérés. Ils vont rester ici, consommer ici, payer des taxes. L’éducation permet de sortir de ce cercle vicieux de la pauvreté et de la vulnérabilité», dit-elle en soulignant au passage le taux important d’interventions de la DPJ dans la région.

«L’enseignement doit être mieux valorisé. Il y a des pays, comme la Finlande, où l’enseignant est aussi valorisé que le médecin. Ici, aussitôt qu’il y a un abus de dépenses relevé dans les médias, ça devient généralisé et tous les dossiers deviennent négatifs. L’enseignant a des qualités et des compétences pour pouvoir effectuer son travail auprès des enfants, ce qui n’est pas souvent mis en valeur», fait-elle observer.

Un institut national en éducation

Christiane Desbiens croit beaucoup à la création d’un institut national en éducation, indépendamment du parti politique qui est au pouvoir.

«Tel ministre veut laisser sa marque et veut faire telle chose, son successeur pense le contraire et on peut jouer au yoyo longtemps comme ça. L’institut qui ferait des recommandations, des analyses, serait composé de chercheurs, d’universitaires, qui viendraient influencer les décisions gouvernementales», suggère-t-elle.

La future ex-directrice générale de la CSDC a confiance en l’avenir. «Nous sommes bien positionnés à la Commission scolaire des Chênes pour continuer d’avoir du succès dans la réussite éducative. Nous avons considérablement amélioré le taux de diplomation en adoptant plusieurs mesures et en misant notamment sur la lecture au plus jeune âge», souligne-t-elle en faisant valoir que la lecture est un méchant bon truc pour s’initier à la découverte.

Christiane Desbiens parle avec beaucoup de passion du rôle de l’éducation dans la société, à telle enseigne qu’on dirait qu’elle arrive, pas qu’elle part!

Partager cet article