Arrim’âge : le projet fait une différence malgré certaines réticences

Arrim’âge : le projet fait une différence malgré certaines réticences

Mireille Moyen

EMPLOI. Six mois après l’implantation du service Arrim’âge offert par la Coalition des 45 ans et plus pour l’emploi de Drummondville, 40 % des 22 retraités participants aux séminaires de groupe ont été embauchés. Selon Mireille Moyen, agente de projet, bien que plusieurs employeurs ne se passeraient plus de ce type de travailleur, force est de constater que le marché du travail n’est toujours pas pleinement adapté à cette nouvelle réalité.

Rappelons d’entrée de jeu qu’Arrim’âge est destiné aux retraités souhaitant réintégrer le marché du travail. L’idée d’un tel projet est issue de préoccupations portées par plusieurs partenaires de la région qui avaient noté une hausse significative de personnes de 65 ans et plus souhaitant demeurer actives tandis qu’on assiste parallèlement à une pénurie de main-d’œuvre sans cesse grandissante.

Selon Mme Moyen, il y a encore de l’éducation à faire auprès des employeurs.

«On sent de la réticence. Il y a un mélange de craintes quant à la santé des candidats et leur productivité, notamment. Par contre, je peux dire que pour ma part, les gens que j’ai rencontrés au cours des derniers mois sont allumés et motivés. Si j’avais une entreprise, je les engagerais tous sans hésiter», affirme-t-elle.

Outre cette réticence, d’autres raisons expliquent pourquoi 13 personnes n’ont toujours pas trouvé un emploi.

«Certaines d’entre elles sont venues simplement pour valider si elles étaient vraiment prêtes à réintégrer le marché du travail alors que d’autres sont encore en questionnement. Il ne faut pas oublier qu’Arrim’âge demeure un service d’accompagnement et non de placement. C’est sûr que le taux de placement pourrait être mieux. Il s’agit juste de faire naître une espèce d’automatisme chez les employeurs afin qu’ils nous appellent. De cette façon, nous pourrions les mettre en contact avec notre banque de noms», explique-t-elle, en faisant savoir que ce projet doit prendre fin en décembre.

«Il y a moyen de le reconduire, mais il ne se ferait plus en partenariat. La Coalition devrait alors le chapeauter. On souhaite que ça se poursuive. Moi, j’y crois, car c’est une réalité. Les besoins atypiques sont de part et d’autre», souligne l’agente de projet.

Plusieurs avantages

Mme Moyen a rappelé que nombreuses sont les entreprises qui conjuguent avec des difficultés de recrutement, notamment pour leurs postes à temps partiel, temporaires, saisonniers ou pour des remplacements imprévisibles. Celle-ci estime que les travailleurs âgés, en plus de posséder de l’expérience non négligeable, sont tout indiqués pour pourvoir à ces genres de postes, et ce, de façon productive. Stephen Fortin, vice-président des Constructions Allard, et Guylaine Truchon, de PWD, une compagnie qui exécute la démonstration de divers produits, peuvent témoigner des avantages qu’ils ont tirés à engager des retraités.

«J’avais besoin de combler un poste à temps partiel d’environ 10 heures par semaine. Roger Bouffard est venu me rencontrer et pour moi, il était le portrait type des besoins de l’entreprise. C’est comme s’il avait toujours travaillé. Ses aptitudes manuelles et informatiques nous sont très utiles. Ce que je trouve intéressant avec ce genre de travailleur, c’est qu’ils sont des gens expérimentés. Ils ont beaucoup moins besoin de coaching, alors ça permet des économies de temps et argent. Jamais pour moi l’âge n’a été un problème et les entreprises prendraient avantage à passer par Arrim’âge», admet M. Fortin.

«Les retraités sont les personnes potentielles pour les entreprises se cherchant des employés pour du temps partiel ou pour du remplacement. Elles sont disponibles presque pour nos besoins et selon nos horaires. De plus, ce sont des gens qui veulent rester actifs et qui ont encore quelque chose à apporter à la société.

Je ne comprends pas qu’un employeur se priverait de cette main-d’œuvre- là à cause de l’âge. Il ne faudrait pas que ça arrive. Il y a de la place autant pour les jeunes que pour les aînés», se dit d’avis Mme Truchon.

Des témoignages de retraités à lire ici.

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