Réseau de la santé : les compressions se poursuivent

Réseau de la santé : les compressions se poursuivent
Il y a un an

SANTÉ. Si un département coûte plus cher à opérer ici qu’ailleurs, pour les même services, celui-ci devra se serrer la ceinture. C’est le nouveau mot d’ordre du CIUSSS-MCQ.

Avec la nouvelle gestion des ressources financières, qui ne sont plus attribuées par centres, mais plutôt par services, tous les départements seront amenés à adopter les pratiques les moins dispendieuses de l’organisation.

Des tableaux ont ainsi été dressés afin d’évaluer la performance de chacun des services et de pouvoir les comparer au reste du Québec. Pour les secteurs d’activité moins performants, des efforts sont demandés afin d’augmenter la productivité.

Le pdg du CIUSSS-MCQ, Martin Beaumont, donne en exemple l’hygiène et la salubrité des centres. Pour ce département, le «coût, en pied carré, pour nettoyer l’hôpital» est comparé d’un endroit à l’autre. Si celui-ci s’avère plus élevé à un certain endroit, des mesures sont prises pour le diminuer. Tous les autres services, incluant les urgences, sont ainsi évalués selon leur performance. «Une (analyse d’) hémoglobine à Drummondville et une hémoglobine à Shawinigan, c’est la même hémoglobine. Il n’y a aucune raison pour qu’elle coûte plus cher à Drummond ou à Victo ou à Shawi»

«Mon travail est d’augmenter le volume ou de diminuer les coûts»,

Une «stratégie intégrée de performance financière» a été mise en place. Celle-ci touche la main-d’œuvre, l’efficacité clinique et la pertinence, la productivité ainsi que la logistique sociosanitaire.

Puisque l’organigramme est dessiné selon les services et non les territoires, chaque responsable de son secteur sait exactement à quel endroit où sont les dépenses à couper.

Des exemples

Avant de voir leur organisme disparaître, les gestionnaires de l’ancien CSSS Drummond ont ciblé des mesures de réduction des dépenses totalisant 7,36 M $. Les «grands chantiers», identifiés par ces derniers, continuent d’être pris en considération par les dirigeants du CIUSSS dans leur exercice de resserrement des dépenses, a confirmé Martin Beaumont. L’Express a mis la main sur les grandes lignes des coupures visées par le plan de redressement, grâce à une demande d’accès à l’information. Selon M. Beaumont, les coûts indiqués par les anciens cadres correspondent aux services qui sont plus dispendieux à Drummond comparativement à d’autres centres.

Parmi les dépenses à couper pour Drummond «Cibles d’optimisation»

-Laboratoire 150 000 $

-Radiologie 50 000 $

-Hygiène et salubrité 200 000 $

-Gestion des lits 268 280 $

-Travail au bloc opératoire 95 000 $

Autres dépenses

-Programmes de reconnaissance 31 800 $

-Activité sociale – party de Noël 50 000 $

-Réduction des coûts de médicaments et revue des processus 200 000 $

-Location, frais de déplacement, honoraires professionnels, ententes de services et autres 281 156 $

Réforme Barrette : un an plus tard

Il y a un an, presque jour pour jour, le gouvernement mettait un terme aux CSSS avec la Loi 10, aussi connue sous le nom de la réforme Barrette. Depuis, seul le nom CSSS est demeuré sur les affiches qui se trouvent devant les centres qui sont maintenant regroupés dans une mégastructure appelée Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux Mauricie-Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ). Le 1er avril 2015, les structures locales ont ainsi perdu leurs pouvoirs décisionnels, qui ont été centralisés. Le milieu a beau avoir réclamé une structure propre au Centre-du-Québec, cette demande ne s’est jamais concrétisée. Un an plus tard, TC Media a voulu savoir ce qui a été fait depuis et ce qui est dans les plans. Pour ce faire, quelques demandes d’accès à l’information ont été réalisées et le pdg du CIUSSS, Martin Beaumont, a accordé une entrevue à L’Express de Drummondville pour faire le point. 

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