Stéphane Fallu : éternel adolescent devenu grand

Stéphane Fallu : éternel adolescent devenu grand

Éliza B.Lafond –
SPECTACLE. Alors que le public drummondvillois l’a découvert à ses débuts lors des mardis de l’humour du Box-Office, l’humoriste Stéphane Fallu est de retour ce jeudi 3 mars afin de présenter son nouveau spectacle «Bon deuxième» à la Maison des arts Desjardins.

«Le Box-office a fait office d’école, si on peut dire. J’ai appris à toutes les semaines sur scène et les gens m’en parlent encore beaucoup. C’était un beau délire. Dans ce temps-là, je faisais de l’humour vraiment plus absurde», a révélé l’humoriste qui arrive maintenant avec un spectacle plus mature en propos et du côté artistique.

C’est avec le sourire aux lèvres et bien des souvenirs en tête que Fallu a raconté le succès drummondvillois du «petit poucet», un numéro qu’il présentait aux mardis de l’humour. «C’était une voix modifiée dans les aigus que je faisais. C’était les aventures du petit poucet qui vivait des histoires trop "hard" pour parler de ça devant des enfants. C’était un beau "hit", mais c’était vraiment niaiseux», a pris plaisir à raconter celui qui ne fait plus ce numéro sur scène, mais qui fera peut-être une exception pour l’occasion.

Se remémorant le «petit poucet», Fallu s’est rappelé plusieurs souvenirs de Drummondville. «J’ai tellement eu de fun ici. Il y a des affaires qui ne se racontent même pas. Je me souviens qu’on avait, Patrick Groulx, P-A, Doum Paquette et moi, alors que nous n’étions pas connus, fait un spectacle ensemble. On était retourné sur scène pour s’amuser après. On faisait encore des conneries sur scène à deux heures du matin», rigole-t-il.

Lors de cette deuxième tournée à travers le Québec, Fallu pige dans les anecdotes de sa vie alors qu’il effleure le sujet des parents trop intenses, de sa blonde qui a quatre différentes bouteilles de shampoing, du peu de place qu’il possède dans la salle de bain et du fait qu’il n’est pas parfaitement bilingue.

Comme le titre de son spectacle l’évoque, l’humoriste aborde le souci de performance qui est très présent dans la société. «C’est un peu un paradoxe que je dis au monde, mais arrêtez de vouloir être le premier. Peut-on juste faire des efforts un peu. Être un bon deuxième partout c’est "hot", mais être premier quelque part sans s’occuper du reste, ça ne l’est pas», a expliqué l’humoriste qui parle sans arrêt avec ses mains.

Il aborde également l’acceptation de soi, le tout dans un humour bien à lui. «Si t’es tout croche, bien assume que t’es tout croche», tout en ajoutant «n’essaie pas de te défendre que c’est tout à fait normal de prendre des photos de ton repas parce que c’est complètement extraterrestre».

Celui qui soutient que «l’humour est beau laboratoire» réserve un spectacle à l’image de son public lors de chaque représentation. «J’aime ça pouvoir avoir des nuances. Je me donne de la latitude. Si le public a le goût d’avoir du fun là, bien je vais accentuer plus là», s’est exclamé Fallu qui explose de joie lorsqu’il parle de son spectacle.

D’ailleurs, dans les dernières minutes de son spectacle, Stéphane Fallu propose un moment d’improvisation afin d’inclure le public.

Humour et animation se côtoient

Alors que son deuxième spectacle solo «Bon deuxième» a pris dix ans avant de voir le jour, ce ne sera pas le cas pour le troisième qui suivra. «J’ai déjà commencé à écrire le prochain spectacle. Je vais commencer rapidement ce coup-là parce que dix ans, c’était vraiment trop long», confie-t-il.

Pour son prochain spectacle, l’humoriste abordera des sujets bien différents de ceux qu’il présente maintenant. Les numéros porteront un peu plus vers l’opinion, la politique, la société, mais sans tomber sous un angle de gauche ou de droite. «L’opinion de la personne silencieuse qui ne parle pas, c’est cette voix-là que je veux donner lors de mon troisième one-man show», a révélé l’artiste qui ne peut rester en place bien longtemps.

Bien que l’humour fasse partie intégrante de la vie de Fallu, on le retrouve également à la barre de l’animation de l’émission «Animal cherche compagnie pour la vie», une émission qui propose, chaque semaine, un duel entre deux familles dans le but de conquérir le cœur d’un animal orphelin. «À tous les shows, c’était comme une finale d’Occupation double. Ç’a été une belle école pour moi pour apprendre à faire de la télé», a-t-il expliqué.

«Et là, j’ai un nouveau projet qui est en parallèle, mais je ne peux pas en parler tout de suite», s’est-il excusé avant de finalement s’ouvrir sur le sujet. «C’est une suite de «Animal recherche compagnie pour la vie» qui va être hallucinante. Je finis les voix présentement. En fait, c’est déjà tourné et j’ai vu la première émission. La diffusion sera en avril».

Stéphane Fallu sera également l’animateur d’une émission à Canal Z, Le roi des toilettes, un documentaire sur un personnage bien particulier qui tient une entreprise de toilettes chimiques.

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