POURSUITE. Les propriétaires du restaurant Chez Beauregard, Karine Beauregard et Philippe Perreault, ont intenté une poursuite à l’endroit de leur locateur (propriétaire du bâtiment) et de leur promoteur.
L’entreprise les accuse d’avoir fait de «fausses représentations (…) au sujet de l’ensemble immobilier commercial devant être construit» sur le terrain à l’angle de la rue des Grands Ducs et du boulevard Lemire. Ils réclament 1,8 million de dollars en dédommagement.
Le processus judiciaire en est encore à ses balbutiements, ce qui fait que la défense n’a pas encore déposé son argumentaire. Ni Karine Beauregard, ni la défense n’ont voulu commenter le litige en cours. Les parties devraient retourner à la Cour supérieure le 11 mars 2016.
Les restaurateurs se tournent vers les tribunaux, car ils estiment avoir «été trompé(s) par les représentations faites» par une compagnie à numéro détenue par des gens d’affaires de la région.
Le locateur, ladite compagnie à numéro, et le promoteur, Gestion Fauvel, ont présenté un projet de développement de 51 401 pieds carrés comprenant deux immeubles. Une affiche promotionnelle en fait toujours foi devant le restaurant Chez Beauregard.
Ce dernier a ouvert ses portes, au printemps 2012, dans le premier bâtiment de 9730 pieds carrés. Les propriétaires du terrain se seraient engagés à construire le deuxième immeuble de 41 671 pieds carrés dans les deux ans suivant l’ouverture du restaurant Chez Beauregard, selon la requête introductive d’instance.
Pour convaincre Karine Beauregard et Philippe Perreault, Gestion Fauvel aurait «identifié des locataires (…) au futur Carrefour Lemire, notamment un commerce d’agroalimentaire et un salon de coiffure». L’entreprise spécialisée dans la promotion immobilière aurait également affirmé qu’une institution financière «occupera l’emplacement situé directement en face» du restaurant.
À la suite de ces multiples représentations de Gestion Fauvel, Karine Beauregard et Philippe Perreault auraient accepté de déménager leur entreprise au 1845, boulevard Lemire. Ils dénoncent que «la construction du deuxième immeuble n’a pas encore été amorcée à ce jour». «Le peu d’achalandage du site fait en sorte que la situation financière (du restaurant Chez) Beauregard s’enlise de mois en mois», ajoute la requête introductive d’instance.
Karine Beauregard et Philippe Perreault ont investi 806 000 $ dans ce déménagement.
«Fausses représentations»
Les poursuivants visent également leur promoteur pour «fausses représentations». Un de leurs représentants, qui a été mandaté par Mme Beauregard et M. Perreault afin «de trouver un nouvel emplacement pour y exploiter leur restaurant» aurait été placé en conflit d’intérêts puisqu’il entretenait aussi des liens d’affaires avec les propriétaires du bâtiment, selon le document de la poursuite.
La Cour statue du loyer à payer
Le prix du loyer aurait également été un point de discorde entre les propriétaires et les locataires du 1845, boulevard Lemire. La Cour a tranché, le 29 janvier, et ordonné aux restaurateurs de payer à leur propriétaire, «à titre de loyer provisoire, un montant de 8655,70 $ (…), le premier jour de chaque mois, à compter du 1er février 2016, et ce, jusqu’à ce qu’un jugement final soit rendu» dans l’actuel dossier.
