Dans l’univers des Morissette

Dans l’univers des Morissette

Véronique et Louis Morissette

Éliza B.Lafond –
SPECTACLE. Les Morissette, c’est une Véronique Cloutier qui parle de sexe et qui pète les plombs alors qu’elle donne son opinion, c’est également un Louis Morissette qui fait des «stépettes» et qui se lance dans l’univers de la comédie musicale. C’est une réalité inversée qui provoque bien plus que des rires. C’est un spectacle qui s’apparente à un zoom sur les relations, plutôt complexes, entre les hommes et les femmes provoquant des regards complices au sein des couples présents dans la salle.

C’est avec un spectacle à guichets fermés que les Morissette sont montés sur scène vendredi et samedi soir alors qu’ils étaient de passage à Drummondville, la ville natale de Louis Morissette.

Celui qui a grandi dans la région ne s’habitue toujours pas au nom que porte la Maison des arts Desjardins puisque pour lui, ce fût le Centre culturel bien des années.

«Quand je parle au téléphone avec ma mère et que je lui dis que je m’en viens à Drummond présenter le spectacle, c’est au Centre culturel que je m’en viens… Je ne m’y fais pas», a raconté Louis Morissette en guise d’introduction tout en ajoutant que «l’odeur de la piscine est toujours présente». Avec cette petite anecdote, le couple avait déjà conquis les spectateurs alors que peu de minutes les séparaient du début de leur arrivée sous les projecteurs.

Plus tôt, avant le spectacle, Véro était en mode préparation en écoutant «En direct de l’univers», son rituel du samedi soir. Louis, de son côté, avait les yeux rivés sur la diffusion du match du Canadien de Montréal.

Faute de pouvoir écouter le match, son fils se chargeait de lui donner le pointage alors qu’il était en coulisse pendant les représentations. «Quand Justin, notre fils, est présent lors de nos spectacles, il vient saluer à la fin et si le Canadien a gagné, il donne le pointage. Par contre, si le Canadien a perdu, il ne le dira pas. Cette année, il ne l’a pas dit souvent», a expliqué Morissette, les yeux qui se promenaient entre la télévision et notre conversation.

Lors de leur période de rodage en 2014, le couple chouchou de la télévision est monté sur les planches de la Maison des arts Desjardins dans le cadre du Galadon de sourire au profit de la Maison René-Verrier. À ce moment, le public ne se gênait pas pour rire des blagues de Véro à l’égard de Louis. Par contre, le contraire passait plus difficilement.

Ils ont finalement trouvé la bonne recette afin d’amener les gens à rire des blagues de Louis à l’égard de Véro. «Elle rit de moi beaucoup plus au début, alors lorsque c’est mon tour, ça passe mieux. Les gens sont plus d’accord», a expliqué Louis avant que Véro complète l’idée de son mari. «On a trouvé la courbe pour amener les gens à pouvoir rire de moi. Après 164 spectacles, maintenant on sait comment».

Après autant de représentations, on pourrait croire que celle qui côtoie la spontanéité et l’improvisation à la radio puisse être blasée de répéter les mêmes gags sur la même tonalité, soir après soir.

«Je ne te cacherai pas qu’il y a un petit sentiment de répétition, de redondance. Parce que oui, c’est un spectacle qu’on a appris, répété et répété, mais on s’assure de se sortir de la routine. On essaie de surprendre un peu d’un soir à l’autre. On change de petites choses. Louis a encore demandé aux autres auteurs de venir, il y a deux semaines, et ils sont en train de réécrire certains passages», a-t-elle raconté alors que Louis a renchéri sur le fait que deux nouvelles blagues étaient prévues pour la représentation qu’ils s’apprêtent à faire «dans la ville de Louis, l’enfant prodige», se plaît-elle à taquiner son mari.

«Des fois, c’est de commencer qui est plus difficile, parce que tu te dis que tu en as pour 1 heure 40 minutes à répéter la même affaire pour la 164e fois. Mais quand ça part et que les rires commencent, tu oublies et tu es juste content. Tu sais ce qui s’en vient. Tu sais où tu as des rires».

Véro et Louis s’entendent pour dire qu’ils surfent présentement sur la vague du succès avec leur spectacle, mais ils ne partagent pas la même opinion lorsqu’il est question d’envisager une suite pour Les Morissette.

«Je ne pense pas. Je pense que ça va faire partie de notre liste de choses à faire dans notre vie. On va l’avoir cochée. C’est un super trip, c’est le fun, mais ça demande beaucoup. Au niveau de nos disponibilités et des sacrifices avec la famille, c’est beaucoup. Donc, je pense qu’on va l’avoir fait et qu’on va l’avoir bien fait parce que ça va avoir été un succès sur toute la ligne, c’est-à-dire que nous autres, on a du plaisir, les critiques sont bonnes, les salles sont pleines partout et on aura vendu beaucoup plus de billets qu’on l’anticipait au départ, donc je pense qu’on va laisser ça comme ça», a dit la femme de la maison, tout en posant sa main sur la cuisse de son mari.

«Moi, je suis moins catégorique que Véro», a lancé Louis, qui a rédigé les textes avec son équipe.

Au moment où Louis a confié qu’il aimerait peut-être qu’une suite puisse voir le jour, Véro l’a interrompu, surprise de sa réponse. «Bien voyons! Es-tu sérieux? Tu ne feras pas Les Morissette 2. Tu dis n’importe quoi! Tu sais très bien que si tu t’embarques dans une tournée, ça va marcher, ça va vendre et tu vas t’ambitionner», s’est exclamée Véro, amusée par les propos de son mari.

«Moi, je pense qu’on pourrait seulement faire 40 représentations par année, mais aucune salle en bas de 1000 places…» a renchéri Louis relatant que la tournée à travers le Québec est très prenante pour le couple qui jongle également avec leur rôle de parents de trois enfants.

D’ailleurs, alors qu’ils seront de retour dans la région l’an prochain avec deux supplémentaires, le couple est bien heureux que ce soit deux spectacles en une même journée, une représentation à 16 h et une autre, trois heures plus tard.

Les billets seront en vente le 12 mars 2016 à la Maison des arts Desjardins.

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