Bâillon sur un projet de loi controversé au Centre-du-Québec

Bâillon sur un projet de loi controversé au Centre-du-Québec
Manifestation tenue en novembre dernier.

Le gouvernement Couillard forcera l’adoption avec un bâillon, à la fin de la session parlementaire, de son projet de loi controversé au Centre-du-Québec sur les hydrocarbures.

Hier, le gouvernement Couillard a annoncé qu’il met fin abruptement aux débats concernant le projet de loi 106.
Rappelons-le, tout récemment, le 4 novembre dernier, plus de 200 manifestants avaient profité de la visite à Drummondville du ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, pour lui signifier leur opposition au projet de loi. «L’eau potable, c’est précieux. La loi 106, c’est vicieux», avaient-ils scandé notamment.
«Accepter l’exploitation des hydrocarbures, c’est accepter de faire usage de techniques non conventionnelles, comme la fracturation hydraulique, qui sont dramatiquement dangereuses pour nos sources d’eau et qui entrainent des conséquences sur la santé publique. C’est ça que les gens refusent. Les Québécois, on n’est pas contre les hydrocarbures, mais quand on apprend comment ça se fait, là, ils disent non», avait aussi expliqué le juriste très impliqué dans le dossier, Richard E. Langelier, en marge de la conférence de presse tenue par les organisateurs de la manifestation.
Au cours des derniers mois, des citoyens se sont présentés devant le conseil municipal des villes de Drummondville et de Victoriaville et du conseil des MRC de Drummond et d’Arthabaska pour sensibiliser les élus au projet de loi 106.
Les municipalités déplorent que le projet n’encadre pas la fracturation hydraulique. L’Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération des municipalités du Québec (FQM) ont exprimé leurs inquiétudes. La FQM demande d’ailleurs un moratoire de cinq ans sur la fracturation hydraulique. Elle s’inquiète aussi du droit d’expropriation qui est attribué aux entreprises gazières et pétrolières. Ce droit pourrait entrer en conflit avec les schémas d’aménagement des MRC.
Actuellement, 1000 puits sont exploités au Québec. De ce nombre, deux puits très profonds se trouvent à Drummondville et à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. 
Hier, à Québec, les libéraux ont dit estimer que l’étude du projet de loi 106 a assez duré, après 140 heures en commission parlementaire. À la sortie de la séance du conseil des ministres, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a soutenu qu’il y avait urgence, parce que le gouvernement ne dispose toujours pas de tous les outils pour mettre de l’avant sa politique énergétique en vue de 2030.

Avec la participation de Reine Côté et de La Presse canadienne 

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