Laboratoires : l’APTS préoccupée par deux incidents

Laboratoires : l’APTS préoccupée par deux incidents
(Photo : Archives)

SANTÉ. Deux types d’incidents survenus dans les laboratoires du CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec préoccupent grandement l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

D’abord, plus d’une centaine de tubes provenant de Drummondville n’ont pas été réceptionnés et analysés comme prévu à Trois-Rivières. La glacière contenant ces échantillons, préparée pour un envoi le vendredi 25 novembre, est revenue à l’Hôpital Sainte-Croix quatre jours plus tard sans avoir été ouverte.

Le directeur des services multidisciplinaires au CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec, Gilles Hudon, admet que la glacière contenant plus d’une centaine d’échantillons «n’a pas été livrée au moment opportun» pour une raison que l’organisation tente de mettre en lumière.

«Nous faisons présentement un travail d’analyse pour savoir ce qui s’est passé, mais il semblerait que la glacière n’aurait pas été débarquée», indique-t-il, sous toutes réserves.

Malgré cet incident, poursuit-il, un seul patient sur les cents a dû retourner au centre de prélèvement.

«Dès le moment où les responsables et la microbiologiste du laboratoire de Drummondville se sont rendu compte de la situation, ils ont appelé au laboratoire de Trois-Rivières pour demander si les échantillons étaient toujours viables pour l’analyse. C’était le cas, car le délai (sept jours) et la température avaient été respectés. Donc tous ensemble, ils ont convenu de retourner la glacière et de procéder tel que prévu», explique-t-il.

Devant cette situation, l’APTS est craintive : «Des incidents malheureux surviennent à l’occasion, mais nous craignons qu’ils se multiplient avec l’augmentation du nombre de transferts si les mécanismes adéquats de transport et de traçabilité ne sont pas mis en place. En plus, le lieu qui sert présentement à la réception des échantillons au Centre hospitalier affilié universitaire régional, où se situe le laboratoire serveur, n’est pas adéquat», expose Sylvie Godin, responsable politique de l’APTS pour la Mauricie et le Centre-du-Québec.

De son côté, M. Hudon assure que cette situation, la première de ce genre rapportée depuis qu’il est en poste (avril 2015), n’a que très peu de chance de se reproduire avec le projet Optilab, lequel prévoit, rappelons-le, de transférer de 60 % à 70 % des prélèvements faits partout dans la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec vers Trois-Rivières.

«C’est un incident malencontreux qu’on ne souhaite pas revivre. On le sait, les enjeux majeurs d’Optilab concernent les navettes de transport et la traçabilité des échantillons. On veut s’assurer que ce genre de situation n’arrive plus, donc on va mettre au point un système de traçabilité.»

D’autre part, une nouvelle directive suscite des inquiétudes. Celle-ci, en vigueur depuis peu, prévoit que tous les prélèvements faits dans la région aux fins de recherche de mycoses (champignons) soient envoyés au laboratoire de Trois-Rivières. Or, les délais optimaux pour l’ensemencement de ces échantillons n’étant pas respectés, les rapports portent la mention «résultats sous réserve».

«Aussi bien dire non fiables, affirme la porte-parole syndicale. Il est donc possible de passer à côté de ce que l’on cherche parce que le transfert intrarégional nous fait perdre trop de temps!»

Du côté du CIUSSS, M. Hudon, confirme que depuis le 14 novembre, toutes les analyses dites régionales établies par le ministère de la Santé ont bel et bien été transférées au laboratoire serveur de Trois-Rivières, mais qu’en aucun cas, les délais n’ont été excédés pour compromettre la qualité de soins et la santé des patients.

L’APTS persiste à réclamer un moratoire sur le projet Optilab afin d’avoir le temps de procéder aux travaux et aux consultations requises, pour assurer sa mise en œuvre en toute sécurité et en tout respect pour la population et les salariés des laboratoires.

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