Aide médicale à mourir : il y a encore de l’éducation à faire

Aide médicale à mourir : il y a encore de l’éducation à faire
La Maison René-Verrier est située au début du boulevard Allard.

FIN DE VIE. Bien qu’accessible, l’aide médicale à mourir est encore mal comprise, et ce, un an après l’entrée en vigueur de Loi concernant les soins de fin de vie. Dans ce contexte, l’équipe de la Maison René-Verrier va à la rencontre des gens pour mieux les informer.

De plus en plus, la Maison René-Verrier est sollicitée pour des conférences ou pour tenir des points d’information, par exemple par la FADOQ et le Centre d’action bénévole Drummond.

«C’est encore nouveau dans la tête des Québécois. On ne peut pas recevoir l’aide médicale à mourir automatiquement lorsqu’on entre à la Maison René-Verrier. Il y a des critères d’admissibilité et tout un processus par lequel le patient doit passer avant. Les gens doivent être conscients des cas qui sont admissibles. C’est donc important, en tant que maison de soins palliatifs, de jouer un rôle d’éducation», explique Marie-Julie Tschiember, directrice générale.

À ses dires, les critères de la Loi sont extrêmement précis et c’est une erreur de croire que c’est un acte médical qui pourrait se faire facilement et couramment. Il doit s’agir de cas d’exception liés à une souffrance physique et psychologique intolérable que les soins spécialisés de l’équipe médicale et soignante ne pourraient plus atténuer.

«Cette notion-là est mal saisie par certains patients. Du moment que nous avons fait tout en notre possible, c’est là que nous pouvons enclencher le processus, à la demande de la personne. Nous avons ensuite besoin de la justification signée du médecin, laquelle doit être contrevérifiée par un deuxième médecin», précise-t-elle.

Au cours de la dernière année, aucun des 136 patients admis à la Maison René-Verrier n’a reçu l’aide médicale à mourir.

«C’est une bonne nouvelle en soi. Cela veut dire que nous avons rempli notre mission : les accompagner et les soulager dignement», expose la dirigeante.

«Bien que nous ayons décidé de donner accès à l’aide médicale, je le répète, nous n’avons pas l’objectif de l’administrer régulièrement. On souhaite que les demandes soient faites en pleine justification et non en dépit des services offerts», poursuit-elle. 

Statistiques en bref

Pour l’année 2016…

– 136 patients

– moyenne d’âge de 72 ans

– durée moyenne de séjour : 19 jours

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