Le maire Cusson trouve «culotté» le président du CIUSSS

Le maire Cusson trouve «culotté» le président du CIUSSS
Le maire Alexandre Cusson

Le maire de Drummondville Alexandre Cusson a effectué une sortie énergique et inhabituelle contre Martin Beaumont, président-directeur général du CIUSSS-MCQ, le qualifiant de «culotté» d’interpeller les maires et les préfets afin «d’enrayer le problème de négligence envers les enfants particulièrement à Drummondville».

Il y a près de deux semaines, le journal L’Express faisait état d’une séance publique d’information, tenue à l’Hôtel Best Western à Drummondville, où le PDG du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec, avait affirmé : «Moi, je ne peux pas changer ça tout seul. Il y a un dicton qui dit : "Ça prend tout un village pour élever un enfant" eh bien là, il va falloir le faire, car nous avons des enjeux hyper importants de négligence et de troubles psychologiques reliés aux enfants. Il va falloir faire front commun ensemble pour être capables de renverser la vapeur.»

Ce matin, au terme de la conférence de presse sur le lancement de l’Infocitoyen (voir autre texte), le maire Cusson a retenu les journalistes sur place, ceux de Radio-Canada, de Rouge FM et de L’Express, aux fins d’une déclaration officielle.

«D’abord, je dois dire qu’on est préoccupé par ce problème (de négligence envers les enfants). Mais, on parle ici d’une compétence du CIUSSS. Que je sache, on n’a pas donné aux municipalités le mandat de contrer la violence et de gérer la DPJ. J’ai trouvé M. Beaumont un peu culotté d’interpeller les maires et les préfets, comme si les maires et les préfets étaient d’une part responsables (de cette situation), mais aussi comme s’il leur appartenait de prendre l’initiative et faire de nouvelles démarches. Il y a des signalements à la DPJ. Bon, est-ce que c’est parce que les gens sont plus vigilants et ils prennent la peine de le souligner? C’est la question qu’il faut se poser», a-t-il lancé.

Alexandre Cusson était présent à la rencontre des maires et préfets qui a eu lieu à Bécancour il y a environ un mois. «Pour moi, c’est important de suivre le CIUSSS et ça pourrait l’être encore plus dans les prochaines années. Vous vous rappelez que j’étais inquiet quand ça (CIUSSS) a été créé. C’était le seul endroit au Québec où on avait regroupé deux régions administratives. À cette rencontre-là, on nous a présenté, dans un beau power point politique, des statistiques… Le CIUSSS ne doit pas dire : faut que les maires fassent de quoi… Le leadership il doit venir du CIUSSS. Je trouve ça insultant cette attitude-là qu’a eue ce monsieur qui connaît peu de choses de notre région, d’après ce qu’on voit», a constaté le maire, ce qui l’a amené à parler du quartier Saint-Joseph.

«Nous sommes préoccupés à Drummondville par la situation du quartier Saint-Joseph. On a mis de l’avant un groupe de travail (CIUSSS-CDC-Ville). On a affecté une ressource pour un coût de 60 000 $ et on a demandé au CIUSSS de partager moitié-moitié. Pour ce plan quinquennal, le CIUSSS nous accorde 30 000 $ mais seulement pour une année. Donc, qu’on nous interpelle mais qu’on ne nous donne pas les moyens, je trouve ça particulier. Pas plus de 30 000 $ pour le quartier où l’on trouve l’indice de défavorisation le plus élevé au Centre-du-Québec. La Ville va payer cette somme de 30 000 $ alors que ce n’est pas du tout sa responsabilité. Et puis on va nous retirer ce montant. Pendant ce temps, on se pavane avec des surplus de 4 millions de dollars. Quand il y a des rencontres entre le CIUSSS et la politique, je me demande de quel côté sont les politiciens», a-t-il dénoncé.

Rappelant que Martin Beaumont a été averti par le Docteur Barrette qu’au Centre-du-Québec la pilule passait mal, le maire drummondvillois a dit qu’il aimerait bien voir des statistiques sur les ressources qui sont affectées en Mauricie par rapport à celles qui sont affectées au Centre-du-Québec. «Je serais curieux de voir ces chiffres-là, c’est drôle, ça il n’en a pas parlé. Je veux vraiment savoir ce qu’on fait pour nos familles, parce que ça, c’est de l’action de terrain. Je n’apprendrai rien à personne en disant que les signalements sont plus nombreux dans le quartier Saint-Joseph».

Le maire Cusson a indiqué qu’il a pris deux semaines avant de réagir, afin d’être certain d’avoir une réaction posée.

 

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