Un jeu de société entièrement conçu par deux Drummondvillois

Un jeu de société entièrement conçu par deux Drummondvillois
Les secrets derrière Vievarium ? Une idée

L’idée d’un jeu de société germe dans l’esprit de deux programmeurs informatiques drummondvillois, Jonathan Saint-Pierre et Sylvain Lévesque, en novembre 2015 à la suite de discussions critiques sur la société. Résultat : un an plus tard, le jeu de table Vievarium, entièrement conçu ici, est sur le point d’être lancé.

Dès le départ, le participant se fixe un objectif de vie : santé, culture, bonheur et richesse. Tout le monde autour de la table a cinq cartes dans ses mains, et les choix d’action doivent être faits en fonction de l’atteinte de cet objectif.

Les 100 cartes du jeu représentent des situations de la vie, agréables ou pas : diplôme d’études secondaires, addiction aux drogues ou aux médias sociaux, achat d’une nouvelle voiture, etc. Pigées au hasard, elle vont avoir des conséquences positives ou négatives sur le joueur. «On peut choisir de donner une mauvaise carte à un autre joueur comme stratégie pour l’empêcher d’atteindre son objectif de vie. Tu peux donner le cancer à ton adversaire s’il est près d’atteindre son objectif de santé, par exemple», explique un des concepteurs, Jonathan Saint-Pierre.

«Oui, il y a des cartes moins drôles…», blague son associé, Sylvain Lévesque. Un côté stratégique vient également pimenter le jeu : le participant peut décider de garder ses cartes pour lui ou d’axer sa partie pour nuire aux autres. Il y a deux façons de gagner la partie : se rendre jusqu’à 100 ans, ou atteindre son objectif de vie. 

Le but de Vievarium : sensibiliser les jeunes et moins jeunes aux conséquences que peuvent avoir les choix sur la vie, autant celle du jeu que la leur. 

Les deux passionnés racontent avoir entièrement conçu le jeu autour de la table de cuisine avec leurs familles respectives, testant des cartes et des façons de jouer avec leurs enfants. 46 versions plus tard, Vievarium a pratiquement atteint sa forme finale, bien que quelques détails soient encore à peaufiner avant de commercialiser. «Quand on a eu l’idée, on s’est dit que c’est quelque chose qu’on pouvait faire de la maison et qui ne nécessitait pas un gros investissement. C’est un projet réalisable, donc on a poussé», se remémore Sylvain Lévesque avec un petit sourire.

Le secret ? Beaucoup de temps, et les bons outils. Ni Jonathan Saint-Pierre, ni Sylvain Lévesque n’ont compté les heures investies dans le projet. Les deux comparses ont fait la plupart des démarches par eux-mêmes et grâce au dévouement de quelques proches, ils ont pu limiter les coûts de production et d’élaboration à environ 5000 $. Le design graphique a effectivement été la responsabilité d’Aurore Valery, la conjointe graphiste de M.Lévesque, ce qui leur a permis d’économiser sur ce qui aurait été la plus grosse dépense. «Sinon, ça prend des contacts ou il faut être prêts à débourser pour engager un graphiste. Dans ce cas-ci, il faut être plus organisé et savoir exactement ce qu’on veut. On a eu plus de liberté pour expérimenter», affirme Jonathan Saint-Pierre.

La campagne de financement de 30 jours de type Kickstarter sera lancée dans les prochaines semaines : la communauté Internet peut donc choisir d’investir dans le concept de Vievarium et ainsi, aider les Drummondvillois à lancer le jeu en limitant les dépenses. Si tout se passe comme prévu, la première fournée de jeux devrait couvrir les dépenses engendrées par la deuxième.

«On ne sait pas ce que ça va donner, mais le principe en tant que tel n’existe pas en ce moment. Il y a de la stratégie, et c’est éducatif à la fois : c’est ce qui va faire en sorte que le jeu va se démarquer. En tout cas, on espère !», s’exclament les deux pères de famille avec un grand sourire.  

Difficile de concevoir au Québec

Des dizaines de recherches ont été entamées par les deux programmeurs au moment de commercialiser, afin de trouver la solution la plus avantageuse (et la moins coûteuse) afin de lancer Vievarium sans faire exploser leur budget. Plusieurs soumissions ont été demandées à des compagnies québécoises, avec toutes le même constat : c’est très onéreux de concevoir ici.

Pour le même prix, Vievarium aurait dû se contenter de quelques cartes et d’une boîte de carton simpliste, alors que le jeu contient actuellement des plaquettes de jeu, des jetons, des cartes et un dé. «C’est impossible, on n’aurait pas pu faire le projet. Juste l’achat du jeu coûterait 60 $ s’il était conçu ici. Cela équivaut environ à 6 fois plus cher que lorsqu’on fait affaire avec des entreprises de Chine», se désole M.Saint-Pierre. 

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