Vivre la réalité de l’itinérance à la Nuit des sans-abri

Vivre la réalité de l’itinérance à la Nuit des sans-abri
L'an dernier

Vivre le temps d’une nuit dans la peau d’une personne sans domicile fixe : c’est ce que la Nuit des sans-abri du 21 octobre, de retour encore cette année au parc Saint-Frédéric, souhaite faire expérimenter aux participants. Le but ? Prévenir l’itinérance et sensibiliser la population à cette dure réalité.

Le thème de la soirée de 2016 est «L’itinérance, pas dans ma cour ?!». «Le point d’interrogation qui marque la fin de l’énoncé laisse sous-entendre un questionnement quant à notre niveau de tolérance, de notre capacité d’ouverture et d’accueil face aux plus démunis de notre communauté», a exposé le porte-parole de l’événement, Francis Lacharité.

Les organismes communautaires l’Ensoleilvent, l’Auberge du cœur Habit-Action, le Carrefour d’entraide Drummond, le refuge la Piaule et la Tablée populaire de Drummondville sont derrière l’organisation de la soirée, épaulés par quelques maisons de jeunes des environs.

La soirée sera ponctuée d’activités qui débuteront dès 18h, comme un concours de fabrication d’abris de fortune, des prestations musicales ou d’improvisation, des témoignages et une marche silencieuse dans les rues de la ville. La programmation diversifiée a entre autres pour but de rejoindre le plus de gens possible et de transformer la soirée en moment de rencontre, d’après le porte-parole.

Un budget de 4000 $ est alloué à l’événement : bien que ce montant soit peu élevé, quelques intervenantes ont mentionné qu’il s’agit d’une somme importante si on compare avec les autres Nuits des sans-abris en province.

L’itinérance toucherait environ de 400 à 500 personnes localement chaque année : toutefois, impossible d’évaluer un chiffre précis. «C’est une réalité qui existe. Il n’y a qu’à regarder les statistiques d’Habit-Action et de l’Ensoleilvent : ils affichent souvent complets, et il va même y avoir des listes d’attente parfois. Déjà, c’est un bon indice», dévoile Francis Lacharité.

Un sans-abri n’est pas nécessairement une personne qui vit exclusivement dans la rue mais plutôt les gens qui n’ont pas de domicile fixe, qui vont déménager constamment ou qui vont alterner entre une maison d’hébergement et un divan chez un ami.

 

«Il y a plusieurs facettes à l’itinérance : c’est vivre dans l’instabilité résidentielle. Ça va être difficile de faire suivre le courrier, de se trouver un travail ou de faire un retour aux études quand on ne sait pas où on va dormir dans trois jours. Ça complexifie toutes les démarches d’une vie normale», définit le porte-parole.

Le maire Alexandre Cusson, présent à la conférence de presse, croit d’ailleurs qu’une activité de ce genre est primordiale afin de briser les préjugés. «On pense parfois que ça ne nous touche pas à Drummondville, que ce sont juste dans les grandes villes qu’il y a des itinérants. Ce n’est pas le cas, c’est une réalité bien présente même ici. C’est important qu’on s’en occupe», a-t-il exprimé, tout en soulignant le travail des organismes communautaires en la matière.

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