COMMERCE. L’avenir des centres d’achat est-il réservé aux grandes chaînes et aux commerçants franchisés?
La question mérite d’être posée à la lumière de certaines relocalisations comme celle de La Joncquille, qui a quitté les Promenades Drummondville il y a deux ans pour louer un local voisin d’Omer Desserres près du Costco, sur la rue Robert-Bernard.
Le déménagement a-t-il été profitable? «Aucun regret», affirme le copropriétaire Yves Boulet. «Aux Promenades j’avais plus d’achalandage mais ici j’ai plus de clients. Aux Promenades, il y a plus de visiteurs mais ils n’achètent pas nécessairement. Ici les gens savent à quoi s’attendre, ils ont une idée de ce qu’ils viennent visiter, une boutique de décoration. Nous sommes ici pour rester», a avancé celui qui a été locataire durant 17 ans aux Promenades.
À Sherbrooke, La Joncquille, de l’entreprise familiale de M. et Mme Chagnon, a eu moins de chance, n’ayant pas été en mesure de renouveler son bail à un prix convenable au Carrefour de l’Estrie. Plus tôt cette semaine, Radio-Canada a alors titré : «Fermeture imminente du plus vieux commerce indépendant du Carrefour de l’Estrie».
Selon Yves Boulet, c’est le coût du loyer qui l’a convaincu de se relocaliser. «Les loyers sont exorbitants au centre d’achat, c’est vrai. Comme notre bail venait à terme et que nous envisagions de nous agrandir, nous avons sauté sur l’occasion de déménager ici. Ce qui est bon pour moi en plus, c’est que le Costco, qui attire beaucoup de gens de l’extérieur de Drummondville, ouvre à 10 h. Plusieurs clients se butent à des portes fermées, croyant à une ouverture plus tôt. Alors j’en profite pour ouvrir à 9 h30 et certains viennent magasiner ici en attendant…»
Moins de locaux vacants
Aux Promenades Drummondville, le nombre de locaux à louer s’est rétracté depuis un an, passant de douze en janvier 2015 à huit à janvier 2016. Une diminution du tiers.
Si plusieurs locaux ont trouvé preneurs, ce sont davantage des franchisés et des commerçants dits intégrés qui ont signé un nouveau bail. C’est le cas par exemple de David’s Tea et Carter’s Oshkosh, entre autres. Pour sa part, Laura Secord est passée d’un stand de corridor à un local fort bien situé dans le secteur de la restauration. «C’est formidable ici, a confié une employée de la chocolaterie, nous avons plus d’espace et plus de possibilités pour la présentation de nos produits. Même la crème glacée est populaire, en plein hiver».
Quant à savoir ce qui expliquerait le nombre moins élevé de locaux à louer, L’Express a logé des appels chez Westcliff, le propriétaire des Promenades Drummondville, qui n’a pas donné de retours.
