Un programme d’anglais qui fait ses preuves

Un programme d’anglais qui fait ses preuves

IMMERSION. Depuis quatre ans, des élèves de sixième année vivent une année scolaire pour le moins particulière à l’école Saint-Simon. Ils bénéficient de 400 heures d’anglais durant cinq mois alors que les cinq autres sont consacrés à la portion académique.

Contrairement au programme d’anglais intensif que l’on peut retrouver dans d’autres écoles de la MRC de Drummond, celui proposé à Saint-Simon s’adresse à tout élève du territoire de la Commission scolaire des Chênes qui désire apprendre l’anglais et qui a fait preuve d’une grande réussite dans les matières de base tout au long de son primaire.

«Cela fait en sorte que les élèves ont un rythme d’apprentissage similaire, comparativement aux écoles où tous les élèves doivent apprendre l’anglais de manière intensive durant leur sixième année. Ici, ils font le choix de venir l’apprendre», précise Nathalie Mélançon, directrice de l’établissement.

Le comportement est aussi évalué afin de savoir notamment si l’enfant est en mesure de travailler en équipe puisque le programme est axé sur la compétence orale demandant ainsi beaucoup d’échanges avec les coéquipiers.

Une autre particularité est que l’année scolaire est divisée en deux sessions (volet académique et immersion totale en anglais). À titre comparatif, les élèves qui suivent le programme de base reçoivent environ 54 heures d’anglais par année, tandis qu’à l’école Saint-Simon, ils bénéficient de près de 400 heures annuellement.

«Ils ont au minimum quatre heures par jour d’anglais, parce qu’ils continuent à avoir des cours de musique et d’éducation physique, par exemple. Et ça, c’est sans compter le temps consacré aux devoirs et leçons et les 15 minutes d’écoute de télévision demandées chaque soir», précise Geneviève Daunais, enseignante.

Ce programme trouve un écho auprès de la population alors que le nombre d’inscriptions a dépassé la capacité maximale d’accueil ces deux dernières années.

«Pour l’année 2014-2015, j’avais reçu tout près de 90 inscriptions et pour l’année en cours, 69 enfants étaient inscrits, indique la directrice. Comme il n’y a que deux classes, 52 places sont disponibles. Il faut donc que j’analyse chaque dossier selon les critères du programme. Les élèves qui sont refusés, je les transfère souvent à l’école Saint-Charles où il y a un programme d’anglais, mais différent d’ici.»

Plusieurs avantages

Le début de session est bien particulier pour les élèves alors qu’ils doivent dès le premier jour s’exprimer en anglais et s’efforcer de comprendre ce que l’enseignante leur communique.

«Ils se sentent complètement dans un autre monde, car ils n’ont pas de repères. Ils sont aussi plus timides et n’osent pas parler, car ils cherchent leurs mots. Je peux dire cependant qu’ils retrouvent rapidement le plaisir à apprendre et discuter. Étant donné que les jeunes, pour la plupart, se sont inscrits de leur propre chef, ils ont une plus grande source de motivation, ça y fait aussi», souligne l’enseignante appréciée de ses élèves pour son dynamisme et son écoute.

L’objectif premier du programme c’est que l’élève puisse parler avec aisance et se faire comprendre.

À travers la lecture, l’écriture, le visionnement de vidéos et surtout, la communication orale par l’entremise de divers projets, les élèves sont placés en situation d’apprentissage réelle.

«Parmi les projets, il y a le livre de recettes et la dégustation et l’explication de celles-ci en compagnie des autres élèves de l’école, une chorégraphie, une pièce de théâtre, une entrevue téléphonique et plusieurs sketchs et présentations orales traitant de différents thèmes. À la fin de la session, les jeunes sont en mesure de tenir une conversation dans différents contextes. Plusieurs parents me confient même que ce sont leur enfant qui agit à titre d’interlocuteur en voyage», explique-t-elle.

En parlant des parents, ceux-ci sont toujours étonnés de constater la vitesse de progression de leur enfant, au dire de Mme Daunais.

Par ailleurs, la directrice et l’enseignante sont d’avis que ce programme motive les élèves et les aide même à donner leur 100 % dans toutes les matières.

«Le fait que ce soit intensif, l’élève n’a d’autre choix que de mettre son nez dans les livres et d’étudier pour réussir, car sinon c’est impossible. Oui, ils ont le double de devoirs, mais c’est un petit sacrifice que chacun doit faire», estime Mme Mélançon.

Qui plus est, cela donne des élèves plus disciplinés, plus autonomes et plus confiants envers eux-mêmes.

«C’est aussi une belle préparation au secondaire», note la directrice.

Ce programme porte des fruits au point tel que plusieurs anciens élèves ont poursuivi l’aventure au secondaire en s’inscrivant au programme d’éducation internationale à Jeanne-Mance ou en langues à La Poudrière.

Devant cet engouement, est-ce qu’un groupe supplémentaire pourrait voir le jour éventuellement?

«Pas pour le moment, du moins à Saint-Simon. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas la place. C’est simplement une question de financement», laisse entendre Mme Mélançon.

Partager cet article