Favoriser le retour des retraités sur le marché du travail

Favoriser le retour des retraités sur le marché du travail
Mireille Moyen

EMPLOI. Le nombre de retraités souhaitant réintégrer le marché du travail augmente de façon significative ces dernières années et ils sont plusieurs à cogner à la porte de la Coalition des 45 ans et plus pour l’emploi de Drummondville. Un nouveau service de pairage, Arrim’âge emploi, favorisera cette demande de réinsertion en mettant en relation les chercheurs d’emploi et des employeurs ayant des besoins particuliers en matière de main-d’œuvre.

L’idée d’un tel projet est issue de préoccupations portées par plusieurs partenaires de la région dont la Table régionale de concertation des personnes aînées du Centre-du-Québec (TRCPACQ), Accès travail, la Coalition des 45 ans et plus, Stratégie Carrière ainsi que le Pôle d’économie sociale du Centre-du-Québec.

«Un grand nombre de personnes souhaitent demeurer actives, mais le marché du travail n’est pas encore pleinement adapté à cette nouvelle réalité. C’est un pas énorme que nous venons de faire au Centre-du-Québec avec ce projet. Nous l’attendions avec impatience», indique Janik Ouimet, directrice de la TRCPACQ.

Parallèlement, souligne Chantal Tardif, directrice du Pôle d’économie sociale, plusieurs entreprises conjuguent avec des difficultés de recrutement, notamment pour leurs postes à temps partiel, temporaires, saisonniers, ponctuels ou pour des remplacements imprévisibles. Arrim’âge emploi, créé grâce à un soutien financier de l’ordre de 146 000 $ de la feu Conférence régionale des élus du Centre-du-Québec (CRÉ), sera donc le service tout indiqué pour répondre à ces besoins particuliers tout en apportant une solution à la rareté de la main-d’œuvre qui s’amplifiera avec les années.

«Combien d’entreprises se cherchent des personnes pour combler un poste offrant, par exemple, seulement huit heures par semaine? Il y a en beaucoup. Ce sont justement ces horaires "atypiques" qui plaisent aux retraités», fait savoir Chantal Proteau, directrice de la Coalition des 45 ans et plus.

Le secteur de l’économie sociale, soit les entreprises collectives sous forme d’association (organisme à but non lucratif), de coopérative et de mutuelle, a été priorisé par les partenaires.

«Les entreprises du secteur traditionnel ne sont pas néanmoins exclues, au contraire. Afin de faciliter le démarrage du projet, nous avons convenu de cibler un secteur, mais toute entreprise intéressée peut communiquer avec le Pôle», tient à préciser Mme Tardif.

Comme le projet est encore à l’état embryonnaire, il est trop tôt pour la direction de la Coalition de déterminer le nombre d’entreprises qui constitueront la banque d’emplois.

«Des démarches seront entreprises dans les semaines à venir», indique Mireille Moyen, agente de projet.

«Il importe de souligner que l’évaluation du service sera faite selon une analyse différenciée entre les femmes et les hommes. Cette méthode est capitale pour déceler les spécificités qui pourraient nécessiter des interventions particulières», de dire la directrice du Pôle d’économie sociale.

Un retour selon plusieurs facteurs

Au dire de Janik Ouimet et de Chantal Proteau, le besoin de retourner au travail pour les personnes retraitées découlent de plusieurs facteurs, à commencer par le facteur financier.

«On remarque que de plus en plus d’aînés sont endettés lorsqu’arrive leur retraite, chose qu’on ne voyait pas à l’époque. Les gens ont donc besoin d’argent pour pouvoir payer leurs obligations», explique Mme Ouimet.

«D’autres veulent retourner au travail parce qu’elles jugent qu’elles ont de bonnes compétences et un savoir qui seraient utiles et bénéfiques pour certaines entreprises ou tout simplement pour rester actives afin de maintenir une bonne santé physique et mentale», donne en exemple Mme Proteau.

Pour les personnes intéressées par le service, celles-ci sont invitées à communiquer avec la Coalition des 45 ans et plus pour l’emploi en composant le 819 472-8045.

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