«Cela n’enlève rien à la valeur du projet»

«Cela n’enlève rien à la valeur du projet»
Francine Ruest Jutras est convaincue que le campus Drummondville sera un grand succès.

DRUMMONDVILLE. «Ce que la vérificatrice nous dit essentiellement, c’est que le parcours administratif menant à la réalisation du projet du campus Drummondville a connu des déficiences, mais cela n’enlève rien à la valeur du projet ni à ce qu’il nous rapportera».

C’est en ces termes que réagit Francine Ruest Jutras, ex-mairesse de Drummondville et membre du conseil d’administration de l’UQTR, à la suite du rapport accablant de la vérificatrice générale Guylaine Leclerc sur la gestion de certains projets immobiliers dont le campus Drummondville qui doit ouvrir ses portes en janvier prochain.

«Il n’y a pas eu de malversation. La vérificatrice relève certains éléments comme les prévisions liées à l’effectif étudiant qui étaient trop optimistes, la construction du campus qui se serait faite au détriment des autres établissements universitaires québécois et du bail comportant des risques. Et bien oui, chacune des parties a pris des risques, mais chacune des parties était convaincue de l’importance de ce campus. Il y a même eu deux gouvernements à Québec (PQ et PLQ) qui ont accepté le projet, lequel, je tiens à le rappeler, va se réaliser dans les temps et dans les coûts prévus», a fait observer Mme Ruest Jutras.

Là où le mystère demeure, c’est entre le 29 août 2014, jour où le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur recommande «de refuser le projet et d’analyser la possibilité d’agrandir le cégep de Drummondville», et le 22 septembre 2014, jour où le ministre Yves Bolduc et son collègue des Finances autorisent le projet. Que s’est-il passé entre ces deux dates? Durant cette période de 24 jours?

«Je ne sais pas, dit-elle. Ce que je sais, c’est que les élus doivent prendre des décisions. Ils sont conseillés, ils lisent des rapports qui leur sont soumis et prennent en considération d’autres facteurs qui, dans ce cas-ci, sont liés à la volonté régionale, à une vision plus large de l’événement, aux retombées socio-économiques et culturelles, sans compter une somme de 8 millions $ récoltée au sein de la communauté, un montant qui n’aurait pas servi à l’agrandissement du cégep, c’est certain».

Francine Ruest Jutras a été nommée au CA de l’université en décembre 2013 alors que la rectrice Nadia Ghazzali (qui a dû démissionner au lendemain de la publication du rapport) était déjà en place depuis un an. «Mme Ghazzali a travaillé dans un environnement où il y avait des vents contraires. Je peux toutefois assurer qu’elle a toujours été en faveur du campus de Drummondville.

«Chose certaine, les administrateurs de l’UQTR, a poursuivi Mme Ruest Jutras, vont mettre en œuvre un plan d’action pour répondre aux recommandations de la vérificatrice.

Selon elle, ce qu’il faut retenir malgré tout, c’est que jamais, jamais une société s’est appauvrie en favorisant l’éducation.

«Je veux qu’on devienne le "timbit"» – Sébastien Schneeberger

Le député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, réitère son entier appui au projet de campus à Drummondville. À son avis, il ne faut pas seulement se fier aux chiffres et aux prévisions, qui ne justifiaient pas un projet de cette envergure à Drummondville, selon le rapport de la vérificatrice générale. «Il faut se rappeler que le but d’avoir une université à Drummondville est de faire augmenter la diplomation universitaire au Centre-du-Québec, commente le député. Si je prends cela en termes imagés, Drummondville a été un peu le trou du beigne. C’est-à-dire qu’on a des universités tout le tour, mais les universités extérieures venaient arracher les étudiants d’ici. Si on prend ce même thème-là, eh bien je veux qu’on devienne le "timbit".»

M. Schneeberger dit qu’il suspectait plusieurs choses qui ont été confirmés dans le rapport. «Il y avait beaucoup trop d’allégations qui venaient à nos oreilles pour croire qu’il n’y avait rien.» À ses yeux, les contrats scindés et octroyés au gré-à-gré sont inacceptables. «On a fait indirectement ce qu’on ne peut pas faire directement.» (JÉ)

Partager cet article