CSDC : la situation est très inquiétante

CSDC : la situation est très inquiétante
Jean-François Houle

DRUMMONDVILLE. «La job de bras sur les commissions scolaires, c’est assez».

Jean-François Houle, président de la Commission scolaire des Chênes, en avait gros sur le cœur lorsqu’il a annoncé en conférence de presse ce matin l’adoption d’un taux de taxe unique pour 2015-2016 et la confirmation que la CSDC devra encore sabrer plus de deux millions de dollars à la fin de l’année.

Après avoir pris connaissance des règles budgétaires du ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MEESR), les commissions scolaires ont constaté une nouvelle ponction d’au-delà de 150 millions de dollars en éducation, portant le total des quatre dernières années à près de 800 millions $.

«On va de mal en pis et là ça commence à être inquiétant. Le discours que tient le gouvernement à l’effet que les coupures ne toucheront pas l’élève doit cesser. Ce n’est pas vrai. Je tiens à le dénoncer. Ici, à la CSDC, nous avons 7 millions de dollars en moins depuis deux ans. Et, en plus, nous devons gérer une croissance de clientèle. La part que nous consacrons à l’administration est de 4,3 %. Allez voir la Ville, le Cégep et les collèges privés et vous verrez que nous sommes dans le bas. Les commissions scolaires ont le dos large. J’imagine que ça doit être politiquement rentable de tenir ce genre discours», a affirmé M. Houle.

Celui-ci a aussi relevé plusieurs invraisemblances qui devront être corrigées dont l’exemple le plus frappant concerne le parc immobilier. «Le ministère a réalisé que nous nous occupions très bien de nos bâtisses et, pour nous remercier, sur le budget de 1,4 million $, il a décidé de nous couper un million $, de sorte que nous nous retrouvons avec 300 000 $. Nous sommes victimes de notre bonne gestion».

Il a indiqué que les commissaires auront à prendre des décisions à la fois déchirantes et malheureuses. Cela viendra lorsqu’ils auront pris toute la mesure de l’impact des dernières compressions. Parmi les pistes de solution actuellement à l’étude, il est prévu l’exode de ressources en matière informatique et assistance en techno-pédagogie pour les enseignants, de même qu’en communication.

Dans les faits, 12 membres du personnel dit «administratif» verront leurs postes abolis, dont trois perdront leur emploi. Les autres pourront intégrer d’autres fonctions au sein des différents établissements. Les départs à la retraite ne seront pas comblés. Au bout du compte, ce sont 45 personnes qui auront quitté le centre administratif depuis 2011.

« C’est simple, nous assistons purement et simplement à l’évacuation du siège social de la commission scolaire. Nous sommes de moins en moins en mesure de donner les services à nos écoles et donc, forcément, à nos élèves. On ne compte plus les directions de services et membres de leur personnel qui cumulent plusieurs fonctions, avec les risques que cela représente. Il en résulte une organisation fragilisée, vulnérable. Il est grand temps que notre gouvernement réalise qu’il se trompe de cible en visant la commission scolaire comme source intarissable de compressions. Je demande donc au ministre Blais de réinvestir dans l’éducation publique. Il faut une marge de manœuvre budgétaire au niveau local», a-t-il plaidé.

Dans un contexte où le ministre Blais laisse présager le dépôt, à l’automne, d’un vaste projet de loi prônant une réforme importante de l’éducation, incluant entre autres les fusions de commissions scolaires, la gouvernance et la taxe scolaire, Jean-François Houle se dit très inquiet de l’avenir du système d’éducation publique au Québec.

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