Les maîtres-chiens de la SQ : un projet pilote concluant

Les maîtres-chiens de la SQ : un projet pilote concluant

DRUMMONDVILLE. Le projet pilote de maîtres-chiens de patrouille, qui a été instauré à Drummondville en novembre dernier, a donné des résultats concluants selon la Sûreté du Québec, qui en a fait une démonstration lors d’une conférence de presse hier.

Après six mois d’implantation à Drummondville et en Outaouais, ont indiqué l’inspecteur Jocelyn Tardif, de la Direction des mesures d’urgence, et le capitaine Claude Desgagnés, directeur du poste de la MRC de Drummond, pas moins de 333 interventions ont été initiées par les deux maîtres-chiens de patrouille, soit entre le 15 novembre et le 15 mai dernier. Ils ont notamment contribué à 6 arrestations et à 7 saisies en matière de stupéfiants. Au total, ils ont vérifié 236 véhicules et émis 31 constats d’infraction et avis de non-conformité.

Selon la SQ, la présence des maîtres-chiens de patrouille facilite la détection de substances criminelles et constitue un atout de majeur lors d’interventions où la tension ou les risques de violence sont élevés.

Le maître-chien Patrick Sullivan et son chien Hyke, qui forment l’escouade canine basée à Drummondville, en ont fait une démonstration spectaculaire devant les journalistes: le véhicule utilitaire aux couleurs de la police s’immobilise derrière une automobile. Après un bref coup de sirène qui a pour effet de mettre en alerte le chien, l’officier sort de l’autopatrouille et aussitôt qu’il constate que le conducteur de l’automobile est agressif et mécontent de son arrestation, il actionne un dispositif qu’il porte à la ceinture pour ouvrir à distance la portière arrière droite de son véhicule. Hyke sort rapidement du véhicule et se couche immédiatement en attendant la directive de son maître, prêt à bondir si le besoin se fait sentir. C’est assez impressionnant à voir.

«Les gens ne sont pas habitués à ça et, lorsque le chien sort du véhicule de police, l’atmosphère se calme assez rapidement», explique Patrick Sullivan qui travaille avec Hyke depuis un an et demi. Les deux sont ensemble 24 heures sur 24. «Il demeure chez moi et je m’en occupe comme si c’était un enfant. Mais il n’est pas le chien de la famille. Mes enfants comprennent que c’est le chien qui travaille avec papa, qui part avec lui le matin et qui revient avec lui le soir. La famille doit accepter cela», précise-t-il.

 

Comme l’ont précisé les policiers, le déploiement des maîtres-chiens à même les effectifs de patrouille permet d’améliorer le temps de réponse lors d’évènements, ce qui peut s’avérer un facteur important dans certains types d’interventions. Ils ont cité deux exemples, dont le sauvetage d’une jeune femme suicidaire retrouvé inconsciente dans un boisé. En seulement sept minutes de recherche, le chien l’a localisée sur le bord d’une rivière. Fortement intoxiquée par plusieurs médicaments et gisant dans la neige, la femme a eu la vie sauve grâce à cette rapidité d’intervention. Soulignons également l’arrestation d’un individu grâce au flair du chien qui a suivi les traces du suspect à travers deux kilomètres dans un boisé, pour finalement le localiser en compagnie de son complice.

On a aussi mis en évidence la capacité de ces chiens à pouvoir détecter de l’argent. Il est arrivé que les maîtres-chiens, fouillant les lieux d’une perquisition après le départ des enquêteurs, ont pu découvrir des billets de banque très bien dissimulés. Depuis quatre ans, ils ont trouvé plus de 1,5 million de dollars.

M. Tardif a signalé qu’à la suite des analyses du projet pilote, la Sûreté du Québec évaluera les possibilités d’implanter des maîtres-chiens de patrouille dans certains autres postes ciblés de l’organisation.

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