HOCKEY. Danick Martel aurait certainement échangé une victoire en séries contre n’importe quel honneur individuel, mais ça n’enlève rien à son mérite. Récipiendaire du trophée remis au joueur ayant fait preuve du meilleur esprit humanitaire et communautaire en 2014-2015, mercredi soir, au gala des Rondelles d’or de LHJMQ tenu à Montréal, le Drummondvillois s’apprête déjà à commencer sa carrière professionnelle dans la filiale des Flyers de Philadelphie.
Selon le comité de sélection du circuit Courteau, «Martel s’implique socialement depuis le début de son stage junior, mais il s’est surpassé cette saison. En plus de participer à diverses campagnes avec son équipe, il a pris des initiatives par lui-même.» Parmi ces gestes de générosité, l’attaquant de l’Armada de Blainville-Boisbriand a spontanément lancé une invitation à ses coéquipiers à participer à une activité au profit de Leucan, le soir de l’Halloween, en plus d’organiser le fameux défi du seau d’eau glacée, pour lutter contre la maladie de Lou Gehrig.
«C’est une satisfaction d’être reconnu à travers la ligue, mais ce trophée ne changera pas ma façon d’être. De voir les gens sourire devant moi quand je m’implique, c’est ça qui me rend heureux à la base», a expliqué Martel.
En plus de ce prix, le vétéran de 20 ans a également été nommé au centre de la première équipe d’étoiles de la LHJMQ. Également en lice pour le prestigieux trophée Michel-Brière (joueur le plus efficace), il a vu l’attaquant américain Conor Garland, des Wildcats de Moncton, lui ravir ce titre.
Une amère élimination
À sa troisième saison complète dans la LHJMQ, Martel a établi des sommets personnels dans toutes les catégories offensives, notamment avec 48 buts et 102 points. En séries, ses efforts n’ont toutefois pas été suffisants pour permettre à l’Armada de franchir le premier tour, la troupe de Joël Bouchard étant éliminée en six parties par les Olympiques.
«C’est décevant, mais en même temps, ce n’était pas une série huitième-de-finale. C’était une grosse série, comme une demi-finale. Ça se jouait beaucoup sur les détails. À la fin, Gatineau a réussi à être meilleur que nous. Il faut dire qu’on a raté beaucoup de chances de marquer, mais Brassard a fait la différence», a analysé Martel, qui avait aidé l’Armada à atteindre le carré d’as lors des deux printemps précédents.
Dans cette série, Martel a affronté un autre centre natif de Drummondville, le jeune Alex Dostie en l’occurrence. «Dostie est un joueur complet avec une bonne vision du jeu. Ce sont ses premières séries, mais il trouve déjà le moyen d’être utile à son équipe sans produire encore beaucoup. Il va devenir très dangereux dans cette ligue.»
Maintenant que la poussière commence à retomber sur cette élimination amère, Martel prend conscience que son stage junior est déjà chose du passé. Débarqué dans la LHJMQ à l’âge de 18 ans en tant que simple joueur invité, Martel aura connu une carrière bien au-delà des attentes, ce qui lui a finalement valu un premier contrat professionnel.
«J’ai beaucoup de choses à régler en ce moment, mais au gala, j’ai réalisé que c’était la dernière fois que je voyais les gens de l’organisation de l’Armada, du moins en tant que joueur. Je n’oublierai jamais la famille de l’Armada et tous les apprentissages que j’y ai faits», a partagé le rapide et fougueux attaquant de 5 pieds, 8 pouces et 162 livres.
«Avec le recul, ma plus grande fierté, c’est d’être devenu un modèle d’éthique de travail pour les plus jeunes. C’est mon travail acharné qui m’a permis de faire ma place. C’est satisfaisant de voir que ça inspire d’autres joueurs aujourd’hui.»
Assigné dans la Ligue américaine, Martel terminera la présente saison au sein du club-école des Flyers, les Phantoms de Lehigh Valley. Il s’envolera pour la Pennsylvanie dès vendredi.
«Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Les Phantoms ne participeront pas aux séries, mais il leur reste six matchs à jouer. Je vais pratiquer avec eux et j’espère jouer quelques matchs. Je veux me montrer et devenir à l’aise rapidement chez les professionnels. Mon but est d’arriver prêt au camp des recrues, en juillet, puis au vrai camp en septembre.»
Une fierté pour le maire
Attribué annuellement au joueur dont l’implication sociale en dehors de la patinoire est l’égal de son talent sur la surface de jeu, ce trophée est donc remporté par un Drummondvillois pour une deuxième année consécutive. Charles-David Beaudoin, des Voltigeurs, avait décroché l’honneur l’an dernier. Un fait d’armes qui n’est pas passé inaperçu aux yeux du maire de Drummondville, Alexandre Cusson. «On dit que l’implication bénévole est dans l’ADN des gens de chez nous… Rien de plus vrai! Quelle fierté pour notre milieu!»