Le Jour du sifflet : pour prévenir les intrusions ferroviaires

Le Jour du sifflet : pour prévenir les intrusions ferroviaires
Le représentant d’Opération Gareautrain

DRUMMONDVILLE. Afin de contrer les comportements dangereux aux abords de la voie ferrée, la Ville de Drummondville, le Canadien National et Opération Gareautrain s’unissent pour sensibiliser la population à la problématique d’intrusion ferroviaire.

«Pour des raisons évidentes de sécurité, la problématique d’intrusion ferroviaire doit être résolue par des mesures préventives et des aménagements physiques. C’est pour cela que la Ville s’associe au CN et à Opération Gareautrain pour organiser le Jour du sifflet, qui se tiendra le mercredi 29 avril prochain, de 10 h à 15 h», a annoncé le maire Alexandre Cusson, lors d’une conférence de presse à l’intérieur de la gare. Le tout se déroulant en vue de la Semaine de la sécurité ferroviaire du 27 avril au 3 mai prochains.

En présence du représentant d’Opération Gareautrain, Jean-Guy DuSablon, et de Pierre Bergeron, directeur régional, Affaires publiques et gouvernementales, Québec-Maritimes pour le CN, un bref retour en arrière a permis d’apprendre que le CN a accordé, dans les années 50, le titre de zone de «non-sifflet» à Drummondville, c’est-à-dire que les trains ne sifflent qu’au besoin lors de leur passage dans la ville. Après plus de 60 ans, la population s’est habituée à la présence des trains et la vigilance n’est pas toujours au rendez-vous.

Aux différents passages à niveau de la ville, le conducteur du train fait siffler la locomotive seulement si une situation potentiellement dangereuse se présente à lui (piéton trop près de la voie, automobile sur un passage à niveau…). C’est donc pour sensibiliser la population à la présence du train et à la sécurité ferroviaire qu’aura lieu le Jour du sifflet. Lors de cette journée, chaque train qui passera dans la ville sifflera systématiquement aux passages à niveau. Rappelons qu’une dizaine de trains par jour passent à Drummondville. Cette initiative est régulièrement employée dans les villes canadiennes pour conscientiser la population à la présence du train sur leur territoire.

Chaque année, une centaine de Canadiens meurent ou sont gravement blessés aux abords des voies ferrées ou aux passages à niveau. Opération Gareautrain suit de très près les données statistiques sur les collisions entre les trains et les véhicules ou celles sur les incidents dus à l’intrusion occasionnant des décès ou des blessures graves. «Des gestes comme porter des écouteurs, prendre une photo, emprunter un raccourci ou défier les barrières de signalisation peuvent coûter très cher», a indiqué M. DuSablon. Il a ajouté que les données compilées par le Bureau de la sécurité des transports du Canada mentionnent une légère diminution des incidents dus aux intrusions, et ce, partout au Canada. «Malgré cette diminution, le problème d’intrusion demeure. Quoiqu’il n’y ait pas systématiquement de décès ou de blessures graves lors d’intrusions, il ne faut pas attendre que survienne un accident pour agir. Il faut prévenir».

Pierre Bergeron a pour sa part fait remarquer que : «Le centre-ville demeure le lieu où il y a le plus d’intrusions sur la voie ferrée. Les rues Lindsay, Brock et Heriot sont les trois voies où des dangers de collision avec un train sont les plus fréquents. Les conducteurs de train sont régulièrement témoins de gestes téméraires de la part de piétons et d’automobilistes. Défier le train n’est pas un jeu et il est rare que l’on y gagne».

Ce printemps, une nouvelle clôture sera d’ailleurs installée entre les passages à niveau chaque côté de la voie ferrée, entre les rues Heriot et Lindsay. Un autre lieu d’intrusion est le secteur de la rue de la Commune et de la rue Saint-Onge, dans le district 9. C’est aussi pour contrer ce phénomène que la Ville a installé des clôtures le long de la voie ferrée.

On sait aussi que certaines personnes, pour sauver du temps et des pas, empruntent le pont de fer du CN pour passer d’une rive à l’autre. C’est pour contrer ce geste téméraire que la Ville a installé, il y a quelques années, une passerelle cyclopiétonne derrière l’église St.George, permettant ainsi aux citoyens de rejoindre facilement le pont Curé-Demers pour se rendre dans le secteur Saint-Charles. Malheureusement, des gens défient encore le train en utilisant le pont de fer. C’est d’ailleurs pourquoi le train siffle encore lorsqu’il passe au niveau du chemin Hemming pour avertir les éventuels contrevenants.

Rappelons que le CN possède son propre service de police qui patrouille aux abords de la voie ferrée. Ces policiers distribuent de la documentation sur la sécurité et peuvent aussi émettre des contraventions aux piétons et aux automobilistes qui commettent un acte illégal en rapport avec les voies ferrées, y compris aux personnes qui empruntent la voie comme raccourci. Des panneaux rappelant la loi ainsi que les amendes sont installés aux passages à niveau. (JPB)

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