La FIQ demande un rattrapage salarial de 13,5 %

La FIQ demande un rattrapage salarial de 13,5 %
Des professionnels ont manifesté devant l'Hôpital Sainte-Croix ainsi que devant le Centre Frederick-George-Heriot.

DRUMMONDVILLE. La fin de la convention collective des membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) survient au même moment qu’entre en vigueur la Loi 10. Ces changements à venir plongent les professionnels dans un climat d’insécurité. Mardi midi, une trentaine de personnes ont manifesté devant l’Hôpital Sainte-Croix et le Centre Frederick-George-Heriot.

Des manifestations avaient d’ailleurs lieu partout au Québec.

Les professionnelles en soins ont manifesté devant les deux établissements pendant 13,5 minutes lors de leur heure de dîner en soutien à leur demande de rattrapage salarial de 13,5 % sur trois ans alors que le gouvernement offre 3 % sur cinq ans, dont un gel salarial pour les deux premières années.

«Depuis 2004, nous demandons des augmentations et nous avons en retour des miettes. Avec l’augmentation du coût de la vie, on ne peut pas suffire à nos besoins avec 3 % sur cinq ans. Avec un métier qui est très exigeant et qui demande de jouer avec la vie des gens, on se doit d’avoir une meilleure augmentation salariale. Ça fait longtemps qu’on passe en-dessous de la table, c’est donc à notre tour», a fait valoir Brigitte Roy, présidente du Syndicat des professionnel(le)s en soins infirmiers et cardiorespiratoires de Drummondville (FIQ).

«Les offres patronales du gouvernement sont méprisantes à l’égard de nos professionnelles en soins. Elles les appauvriront et réduiront de façon importante leur pouvoir d’achat. Pour ces raisons, les offres patronales concernant la rémunération, la retraite, les droits parentaux et les disparités régionales ont été rejetées lors d’une rencontre du Conseil fédéral de la FIQ en janvier», a expliqué dans un communiqué Johanne Grenier, présidente du Syndicat des professionnel(le)s en soins du CSSS de l’Énergie (FIQ).

Loi 10 : inquiétudes

La FIQ réitère que la réforme du réseau de la santé, alors que la précédente n’est pas complétée et qu’aucun bilan n’a été réalisé, détériorera les soins et les conditions de travail du personnel. En effet, elle nuira à l’existence du niveau local, au sentiment d’appartenance locale, au financement des missions des établissements, à la représentation de la communauté et éloignera les services des patients puisqu’elle abolit les établissements locaux, leur conseil d’administration et le réseau local des services. Selon la FIQ, la nouvelle loi n’améliorera pas l’accès aux soins, ne garantira pas des économies en bout de piste, mettra la table à une privatisation accrue, favorisera la sous-traitance et entraînera le chaos dans la gestion des relations de travail.

«Nous nous inquiétons des retombées de cette réforme. Nous ressentons déjà les impacts des compressions budgétaires dans notre région. Nous nageons dans l’incertitude quant aux changements à venir. Ça crée beaucoup d’insécurité au sein de nos professionnelles en soins. Cette réforme n’est pas un cadeau! C’est ce que nous dénonçons aujourd’hui», a affirmé Mme Roy.

«Déjà, on était à bout de souffle avec les nouvelles réformes. Malheureusement, on ne s’en va pas vers de meilleures conditions. C’est de valeur, car on a une super belle profession», a-t-elle poursuivi.

«La FIQ a proposé des solutions afin de garder à l’emploi et d’attirer les professionnelles en soins, soit d’offrir de meilleures conditions de travail, une meilleure organisation de travail et une plus grande valorisation professionnelle. Malheureusement, la réforme ne contient rien pour les professionnelles en soin ni pour les patients. Nous espérons que le gouvernement du Québec démontrera plus d’ouverture et d’écoute afin que nous puissions offrir des soins sécuritaires et de qualité dans un sain environnement de travail», a indiqué dans le même communiqué Nathalie Perron, présidente du Syndicat des professionnelles de la santé Bécancour-Nicolet-Yamaska (SPSBNY) (FIQ).

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