TENNIS. Il n’y avait pour ainsi dire pas d’autre dénouement possible. Pour couronner une semaine de tennis d’une qualité extraordinaire, la finale du premier Challenger Banque nationale de Drummondville a donné lieu à un grand cru entre deux athlètes de pointe, dimanche, sur le court central du Tennis intérieur René-Verrier.
Au terme d’une longue et rude bagarre de près de trois heures, digne d’un véritable choc international, l’Australien John-Patrick Smith a résisté au Canadien Frank Dancevic, arrachant la victoire en trois manches de 6-7 (11/13), 7-6 (7/3) et 7-5. Au prix d’un effort surhumain sur chaque engagement, les deux hommes ont offert un spectacle époustouflant devant une salle comble de 430 connaisseurs de tennis clairement vendus à la cause de Dancevic.
Durant la majeure partie du match, Smith a pris l’avantage grâce à son puissant service, qui lui a d’ailleurs valu plusieurs as. Chaque fois, Dancevic faisait preuve de caractère pour revenir de l’arrière, ses prouesses faisant les délices de ses admirateurs.
«C’était une belle bataille. Je lève mon chapeau à John-Patrick, qui a très bien joué dans les moments-clés. Il a servi extrêmement bien durant tout le match, mieux que je ne l’aie fait. À la fin, c’est ce qui a fait la différence. Il méritait de gagner», a lancé Dancevic, rencontré sur le court quelques minutes après avoir échoué dans sa tentative d’enlever un neuvième titre de Challenger.
Ayant également atteint la finale du double, où il s’était incliné la veille, Dancevic aura disputé neuf matchs en l’espace de six jours à Drummondville. «J’ai définitivement besoin d’une semaine de congé! J’ai joué beaucoup de tennis. Je me sentais un peu fatigué dans le dernier match, mais puisque je jouais du bon tennis, ça n’a pas vraiment fait de différence dans le résultat. C’est simplement que mon adversaire a très bien joué. J’ai donné tout ce que j’avais et ç’a donné un grand match», a évalué l’Ontarien d’origine serbe.
Une histoire d’amour
En plus de décrocher la bourse de 4240 $ remise au finaliste, Dancevic a gagné 55 points, ce qui devrait lui permettre de grimper de quelques rangs au classement de l’Association de tennis professionnel (ATP). Avant de s’amener à Drummondville, le droitier de 6 pieds et 1 pouce occupait le 166e échelon mondial, lui qui a déjà atteint la 65e position en 2007.
Au-delà des victoires et des chiffres, Dancevic aura développé une véritable histoire d’amour avec Drummondville durant la dernière semaine. «Je remercie le public pour son support. J’avais l’impression de jouer à la maison. Je n’ai que de bons mots à dire sur ce tournoi. J’ai apprécié chaque moment de cette semaine et j’espère être de retour l’an prochain», a lancé le sympathique athlète de 30 ans, qui a visiblement apprécié son statut d’enfant chéri des Drummondvillois.
Quant à Smith, il a empoché une bourse de 7200 $ et 90 points à la suite de son triomphe, lui qui est actuellement classé au 195e rang mondial de l’ATP. À titre de premier champion de l’histoire du Challenger drummondvillois, l’Australien de 26 ans au style classique a également hérité du trophée perpétuel René-Verrier des mains de Danika Verrier. Le gaucher de 6 pieds et 2 pouces a profité de la cérémonie d’après-match pour souligner l’hospitalité des gens de Drummondville.
«Tout le monde ici a tout mis en œuvre pour que notre séjour à Drummondville soit parfait, du premier au dernier jour. Le site de compétition, les différents services aux joueurs, la gentillesse des bénévoles et des spectateurs, tout était exceptionnel. J’espère sincèrement être de retour à Drummondville dans le futur.»
Mission accomplie
Ayant travaillé d’arrache-pied pour amener 75 des meilleures raquettes masculines au monde à Drummondville, Alain Caillé, Pierre Desrosiers et Stéphan Hamel ne cachaient pas leur fierté à l’issue de cette première édition du quatrième tournoi de tennis masculin en importance au Canada.
«Au départ, on parlait de notre rêve. Finalement, on a vécu bien plus que notre rêve. Le public, les commanditaires et les joueurs ont répondu de façon incroyable. Tout le monde a embarqué dans l’aventure. C’est une réussite sur toute la ligne», a lancé Alain Caillé, en ne manquant pas de remercier les nombreux partenaires qui ont contribué à la réussite de l’événement.
«Chacun de nos 300 bénévoles a pris le succès de cet événement-là personnellement. Chacun en faisait plus pour s’assurer que tout soit parfait.»
Signe de l’engouement de la population pour le tennis de haut calibre, les gradins ceinturant l’intime court central de Tennis intérieur René-Verrier ont affiché complet lors des cinq dernières séances principales. Au chapitre financier, le Challenger, dont le budget était évalué à 225 000 $, s’est également avéré un succès.
«Malgré le fait qu’une première édition exige plusieurs acquisitions, on va arriver en surplus. Avec cet argent, on va annoncer prochainement la remise de bourses pour des jeunes joueurs de la relève», a fait savoir Alain Caillé.
Devant un tel succès, les têtes dirigeantes de Tennis Canada n’ont pas tardé à confirmer le retour du Challenger Banque nationale à Drummondville en 2016.
«À n’en point douter, les joueurs qui sont passés par Drummondville du 14 au 22 mars et qui voyagent de par le monde vont assurément passer le mot: il s’est produit, dans cette ville du Québec, quelque chose d’unique en son genre», a conclu Bernard Gauthier, bénévole aux communications pour le Challenger.