Transport de pétrole par train : un BAPE demandé par les municipalités

Transport de pétrole par train : un BAPE demandé par les municipalités
Le passage quotidien de 220 wagons-citernes supplémentaires dans le centre-ville de Drummondville devrait faire l'objet d'un mandat du BAPE.

TRANSPORT. L’Union des municipalités du Québec demande de confier au Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) le mandat d’étudier les impacts liés au transport de pétrole par train occasionné par le projet de Belledune.

Drummondville et plusieurs autres municipalités, dont Montréal, Saint-Hyacinthe, Lévis, Rivière-du-Loup, Rimouski, Mont-Joli et Amqui, sont hautement concernées par ce projet de port pétrolier d’exportation de «Chaleur Terminals» à Belledune, au Nouveau-Brunswick, qui entraînera le passage de 220 wagons-citernes, par jour.

«Même si le sujet est de juridiction fédérale, un BAPE sera très placé pour se pencher sur les impacts sur la sécurité et l’environnement liés au transport de pétrole, pour ensuite faire des recommandations», a commenté le maire Alexandre Cusson à la demande de L’Express.

L’UMQ a pris cette position lors d’une réunion des membres de son conseil d’administration tenue la semaine dernière à Laval où s’était rendu le maire drummondvillois, deuxième vice-président de l’organisme.

«Nous ne sommes pas opposés au projet mais nous voulons des réponses à nos préoccupations», a signalé M. Cusson.

Dans le cas du projet Oléoduc Énergie Est, l’UMQ, après une vaste consultation menée depuis un an, a demandé au gouvernement fédéral de revoir le processus d’évaluation environnementale des projets de pipelines au Canada afin qu’il tienne davantage compte des préoccupations des municipalités.

Pétition

Par ailleurs, le groupe citoyen «Non à une marée noire dans le Saint-Laurent» a déposé récemment une pétition de plus de 10 000 noms à l’Assemblée nationale. Les signataires ont voulu manifester leur opposition aux projets de transport des hydrocarbures par train. Ils réclament que les députés du Québec s’opposent résolument au passage par train de produits pétroliers voués à l’exportation, notamment en raison des risques élevés pour les écosystèmes et la sécurité publique.

Rappelons que le gouvernement du Nouveau-Brunswick a autorisé le 17 juillet 2014 la compagnie albertaine Chaleur Terminals Inc. à transporter, stocker, manipuler et charger à bord de navires au port de Belledune, du pétrole non conventionnel. Le projet prévoit le passage au coeur de nombreuses villes du Québec de deux convois de 120 wagons de pétrole de schiste ou de pétrole bitumineux à chaque jour, ce qui représente le transport de 1,2 millions de barils par semaine. Une phase deux est projetée, au sein des documents déposés par la compagnie, doublant ainsi la quantité initiale à près de 3 millions de barils.

«Nous réitérons notre refus que le Québec devienne une autoroute d’exportation des sables bitumineux et du pétrole de schiste. Comme plusieurs villes au Québec l’ont déjà réclamé, le gouvernement du Québec doit tenir un BAPE face à un projet qui ne respecte aucun des trois piliers du développement durable», ont affirmé les signataires.

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