Les cols bleus sortent dans la rue

Les cols bleus sortent dans la rue
Plusieurs cols bleus ont manifesté devant l'hôtel de ville lundi matin.

SURNUMÉRAIRES. Plusieurs cols bleus de la Ville de Drummondville ont manifesté autour de l’hôtel de ville, lundi matin, afin de dénoncer des congédiements survenus vendredi dernier.

Plus de 35 employés cols bleus surnuméraires ont été mis à pied. La grande majorité d’entre eux sont des employés des travaux publics.

Normalement, un certain nombre de mises à pied saisonnières surviennent chaque automne. Selon les employés et leur syndicat, celles-ci arrivent cette année de quatre à six semaines plus tôt, ce que le maire Alexandre Cusson dément.

De plus, dit le syndicat, les licenciements touchent la totalité des surnuméraires, alors qu’en temps normal, de six à dix d’entre eux sont épargnés. La partie syndicale estime que «cela ouvre exagérément la porte à la sous-traitance et risque d’augmenter indûment le coût des services publics pour les citoyens de Drummondville.»

«Les cols bleus savent parfaitement qu’il leur reste beaucoup de travail à accomplir, ils le voient. Il y en a pour des semaines. L’employeur inscrit  »manque de travail » sur les cessations d’emploi. Pourtant, plusieurs cols bleus ont pris des photos de sous-traitants en train d’effectuer leur travail habituel», indique François Godbout, président du syndicat des cols bleus, par voie de communiqué.

«Les contribuables vont faire les frais de ces congédiements abusifs. Le travail en sous-traitance coûte beaucoup plus cher que celui des cols bleus. Dans certains cas, comme pour les fuites d’eau, c’est jusqu’à trois fois plus cher. L’employeur doit des explications aux citoyens. Pourquoi augmenter les coûts par ce recours inutile à la sous-traitance», a demandé Nina Laflamme, conseillère syndicale au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Le maire Alexandre Cusson estime que la réaction des cols bleus est démesurée. Selon lui, c’est toujours à cette époque-ci de l’année que la Ville procède au licenciement des surnuméraires en raison des travaux qui ne peuvent être effectués durant l’hiver. «J’ai ici les avis que nous avons envoyés au cours des dernières années et c’est toujours au mois d’octobre que la Ville prend cette décision. Il n’y a rien de différent cette année et je tiens à dire que ce n’est pas le conseil qui gère ça. Il est déjà arrivé que la Ville garde quelques surnuméraires, parmi les plus anciens, pour compléter certains travaux, mais ce n’est pas le cas cette année. Il n’y a pas de travaux à compléter», a-t-il déclaré.

Rappelons que les quelque 130 cols bleus de la Ville de Drummondville sont représentés par la section locale 5223 du SCFP. Leur convention collective est échue depuis le 31 décembre 2014. (JÉ et JPB)

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