Un bruit qui dérange? Oui et non!

Un bruit qui dérange? Oui et non!

Le bruit provenant de l’usine Soucy Belgen, dans le secteur Saint-Nicéphore, est-il si dérangeant? Assez étrangement, la réponse est oui et non. Chose certaine, l’entreprise ne prend pas ce dossier à la légère.

Selon différents témoignages recueillis dans le secteur des rues Meunier et Dubé, il est étonnant de constater qu’il y a autant de gens incommodés que d’autres qui ne le sont pas.

«Ce bruit-là, c’est comme un avion, un avion stationnaire. Dernièrement, c’est plus fort que jamais. Le soir c’est pire, vers 20 ou 21 heures. Il faut fermer les fenêtres pour dormir», a indiqué un citoyen qui ne veut pas être identifié. D’autres résidents ont affirmé aussi être dérangés.

Certains semblent plus tolérants, comme cette dame qui habite près de l’intersection des rues Traversy et Meunier: «Ça fait 30 ans que j’habite ici et le bruit ne m’a jamais dérangée». Une autre citoyenne, habituée de prendre des marches dans le secteur, a dit la même chose.

Plusieurs plaintes ont été acheminées à la Ville qui, elle, ne parle que de quelques-unes. Un des résidents a dit estimer qu’une centaine de plaintes sont parvenues à l’hôtel de ville.

Chez Soucy Belgen, on est conscient qu’un bruit plus fort existe depuis qu’un troisième dépoussiéreur à haut régime a été mis en opération sans être recouvert d’un silencieux, contrairement aux deux autres. C’est du moins ce qu’explique le directeur général Jasmin Villeneuve. «Lorsque nous avons modernisé l’usine il y a trois ans, nous en avons profité pour entrer à l’intérieur les activités liées à la manutention du métal, mais, pour répondre aux normes sévères de la CSST et du ministère de l’Environnement, il a fallu installer deux puissants appareils pour faire sortir la poussière du bâtiment. Ils sont pourvus de silencieux. Le troisième dépoussiéreur que nous avons récemment dû mettre en opération, en raison d’un surplus de travail, n’est pas encore pourvu d’un silencieux. Mais nous sommes allés en soumission en vue d’en acheter un. Cela devrait se faire prochainement et le bruit en sera grandement atténué lorsqu’il sera installé».

Les deux dépoussiéreurs avec silencieux dégagent 43 décibels aux limites de la propriété, ce qui, selon M. Villeneuve, est raisonnable «quand on sait qu’une thermopompe émet environ 60 décibels».

Le DG de Soucy Belgen fait remarquer que, le boisé derrière l’usine étant plus clairsemé à l’automne après la tombée des feuilles, le bruit peut paraître plus intense. «Il y a eu des plaintes il y deux ou trois ans, au moment de notre modernisation, et on en avait plus entendu parler par la suite. Mais, depuis le mois d’octobre cette année, des plaintes nous sont parvenues. Je constate que l’intolérance au bruit est variable d’une personne à l’autre. Cela peut dépendre aussi de la force et de la direction des vents. C’est un dossier sensible. Nous avons rencontré des citoyens de même que les conseillers municipaux John Husk et Vincent Chouinard (qui a démissionné depuis- NDLR). C’est une priorité pour nous de se comporter en bon citoyen corporatif, compte tenu de notre réalité», a insisté Jasmin Villeneuve, en parlant de l’entreprise qui compte 115 employés.

La Ville de Drummondville n’a pas de règlement municipal limitant le nombre de décibels, le niveau sonore acceptable étant plutôt laissé au bon jugement des citoyens, sinon aux limites d’exposition au bruit édictées par Québec. À la Ville de Saint-Hyacinthe, il existait un règlement municipal concernant les décibels, mais il a été abrogé, «probablement parce que ça devenait compliqué de mesurer exactement le nombre de décibels», nous a-t-on indiqué.

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