Entreprises Québec : pour donner de l’oxygène aux entrepreneurs

Entreprises Québec : pour donner de l’oxygène aux entrepreneurs
Jean-Denis Girard

SIMPLIFICATION. Le gouvernement Couillard lancera en 2016 Entreprises Québec, un portail web qui réunira des spécialistes de tous les ministères à saveur économique dont l’objectif sera d’alléger le fardeau réglementaire et donner ainsi de l’oxygène aux entrepreneurs, surtout ceux des PME qui sont les plus touchées par les contraintes.

C’est ce qu’a révélé ce matin Jean-Denis Girard, ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional, lors de son allocution devant une centaine de membres de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ), réunis au Centrexpo de Drummondville.

«Entreprises Québec sera un outil d’interconnexion avec tous les ministères avec lesquels font affaire les entrepreneurs qui pourront éviter les multiples démarches avec le gouvernement. Leur démarche sera simplifiée puisque leur dossier ne sera rempli qu’une seule fois», a commenté le ministre Girard, soulignant que cette initiative est l’une des 63 recommandations contenues dans le rapport Audet sur la simplification réglementaire et administrative.

Le rapport Audet, qui découlait d’une cinquantaine de consultations auprès d’organismes et entreprises, avait aussi mis en lumière 234 irritants identifiés par le milieu des affaires et l’ARQ en revendique sa large part, notamment le fameux permis d’alcool unique. «Actuellement, un propriétaire d’établissement doit faire la demande d’un permis d’alcool pour chacune des pièces où se trouve un bar. Un permis unique réduirait beaucoup la bureaucratie», a fait valoir François Meunier, vice-président, affaires publiques, de l’ARQ.

Le dernier budget de Québec contenait une mesure favorisant l’émission d’un permis unique, mais, non seulement la loi n’est pas encore adoptée, le texte de loi n’est pas encore disponible.

«Nous sommes en réflexion là-dessus», a précisé le ministre Girard. «Je vais suivre ce dossier personnellement et la meilleure décision possible sera prise», a-t-il promis.

Le conférencier a par ailleurs reconnu l’apport important des restaurateurs dans l’économie. «Avec vos 20 000 établissements, vos 191 000 travailleurs et vos 10 milliards de dollars de roulement, vous êtes un joueur de premier plan pour assurer notre prospérité. Le gouvernement sait très bien que vous souhaitez être soulagés de certaines paperasses afin de pouvoir vous concentrer sur ce que vous faites de mieux».

Le maintien du crédit d’impôt sur les pourboires, le régime volontaire de retraite, la taxe sur la masse salariale sont autant d’enjeux que voudra défendre l’ARQ, qui compte 5000 membres.

Verra-t-on un jour la disparition des pourboires comme c’est le cas de quelques villes aux États-Unis, dont Pittsburgh? «Le pourboire est disparu mais le prix de la facture a été augmentée de 25 %. Je ne crois pas que les Québécois seraient prêts à accepter ça. Le monde de la restauration est un milieu fragile. Les gens décident sur une base volontaire d’aller au restaurant. Le dollar loisir a tendance à diminuer. Ce n’est pas le moment de brusquer les choses», a mis en contexte François Lemieux.

Quelques statistiques

– Le taux de survie des entreprises en restauration démontre que rares sont celles qui survivent au-delà de 9 ans, soit seulement 15 % d’entre elles. – Après seulement cinq ans d’exploitation, c’est plus de 71 % d’entre elles qui auront fermé leurs portes. – Le chiffre d’affaires total de l’industrie s’établit à près de 10,7 milliards de dollars pour l’année 2014, soit une croissance de 1,4 % par rapport à l’année 2013. Toutefois, lorsque l’on prend en compte l’inflation, les ventes ont diminué de 2,1 %. – L’industrie est composée à 40 % de petites et moyennes entreprises employant moins de dix personnes. Le chiffre d’affaire moyen par établissement était près de 448 000 $ en 2013.

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